Les prix de l’électricité et du gaz vont augmenter de 7%, une seule fois, au cours de l’année 2015. C’est ce qu’a déclaré Kamel Bennaceur, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, ajoutant toutefois que cette hausse reste tributaire du maintien des niveaux actuels des prix internationaux du gaz et du baril de pétrole (75 dollars le baril actuellement). Mais là on ne suit le ministre, puisque le prix du baril ne fait que baisser depuis plusieurs mois.
Pour rappel, l’année 2014 a été marquée par une augmentation de 10%, à deux reprises, des prix de l’électricité et du gaz, et ce successivement au début de l’année et au mois de mai.
M. Bennaceur a fait savoir que le projet de la loi de finances pour l’année 2015 comporte des mesures relatives à l’augmentation des prix des hydrocarbures. Cette augmentation, a-t-il souligné, est liée à deux facteurs: le premier concerne le prix du pétrole et le deuxième a trait aux taux de change du dollar. Il a expliqué que, malgré la baisse des prix internationaux du pétrole à leur plus bas niveau, depuis 2008, la hausse du taux de change du dollar par rapport au dinar tunisien impacte négativement la balance énergétique du pays. Le taux de change du dollar s’est établi, au début de 2014, à 1,620 dinar et se situe actuellement à 1,830 dinar.
Par ailleurs, le ministre a évoqué la baisse de la production nationale de pétrole qui a chuté de 70.000 barils par jour, en 2014, à environ 58.000 barils à fin septembre 2014. Cette baisse s’explique, selon lui, par des problèmes et des perturbations dans les champs pétroliers tunisiens, dus essentiellement les mouvements de revendication et la régression de l’investissement dans le secteur de l’exploration et de la prospection. Il a, cependant, relevé une reprise progressive de l’activité de ce secteur au cours du deuxième semestre de l’année en cours.
Détérioration de la balance des paiements
M. Bennaceur est revenu sur le détérioration de la balance des paiements après l’augmentation du déficit de la balance énergétique causé par l’importation et par conséquent la hausse de la subvention énergétique à 3,6 milliards de dinars en 2013. Ainsi, les discussions dans le cadre du dialogue national sur l’énergie ont été axées sur la rationalisation de la consommation, outre l’examen de la mise en place de programmes orientés et étudiés visant à réduire la consommation de quelques secteurs «énergivores» comme ceux du ciment et des industries manufacturières.
Le responsable a déclaré, à ce propos, qu’en 2014 la subvention de l’électricité et du gaz a été finalement annulée pour les cimenteries, outre la réduction de 10% de la subvention accordée à certains secteurs opérant dans le domaine des industries manufacturières (textile, industries alimentaires…). A cette première réduction, une autre égale elle aussi à 10% a été ajoutée au début du 2ème semestre 2014 s’agissant de ces mêmes secteurs. Grâce à ces dispositions, a-t-il encore dit, la valeur de la subvention a été réduite de 3,6 milliards de dinars en 2013 à environ 2,7 milliards de dinars au cours des sept premiers mois 2014. La subvention devrait atteindre, en 2015, environ 1,961 milliard de dinars, a-t-il encore estimé.