és aux abords de Paris avant le défilé du 14 juillet 2014 sur les Champs Elysées (Photo : Franck Pennant) |
[02/12/2014 11:48:05] New Delhi (AFP) L’Inde et la France ont promis mardi de conclure rapidement la vente de 126 Rafale à l’Inde, un contrat géant en négociations depuis janvier 2012 qui constituerait un premier succès pour l’avion de chasse de Dassault à l’exportation.
L’aboutissement de ces négociations est crucial pour la France, qui prévoit d’abaisser progressivement ses commandes de Rafale à compter de 2016, mais également pour l’armée de l’air indienne qui a un besoin urgent de renouveler ses avions de chasse vieillissants.
En déplacement pour deux jours en Inde, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rencontré lundi pour la première fois son nouvel homologue indien Manohar Parrikar.
Les deux parties se sont quittées sur la promesse de conclure rapidement après plusieurs reports depuis trois ans.
“Tous les sujets ont été évoqués, y compris le Rafale. Il a été décidé que tout désaccord serait résolu de manière accélérée”, a dit un porte-parole du ministère indien de la Défense à l’AFP.
“Il y a du bon travail qui a été engagé”, a déclaré le président François Hollande, interrogé sur l’avancement du dossier à Paris. “Il faut être toujours prudent sur ces contrats. Le travail se fait. Et lorsqu’il sera conclu, nous pourrons parler. Jusqu’à présent, le silence est plutôt la bonne méthode”, a-t-il ajouté.
“Les négociations sont sur le point d’aboutir”, a indiqué de son côté l’entourage du ministre français à l’AFP, confirmant que “les deux ministres ont décidé d’accélérer la négociation pour régler les derniers points en suspens”.
Dassault est entré en négociations exclusives avec l’Inde en juin 2012 pour ce “contrat du siècle” qui prévoit la fabrication de 18 appareils en France puis de 108 sous licence en Inde.
“Pour un projet de cette taille et de cette complexité, qui implique le transfert de nombreux savoir-faire à des partenaires industriels en Inde, le rythme (des discussions, ndlr) est comparable à celui d’autres négociations”, a estimé M. Le Drian dans un entretien au quotidien Pioneer.
“Les deux gouvernements partagent la volonté de les conclure et ceci est bien sûr, essentiel”, a-t-il ajouté. “Plus vite le contrat sera finalisé et signé, plus vite les avions pourront sortir des sites de production en Inde”.
– Partage des tâches –
Le contrat du Rafale, estimé initialement à environ 12 milliards de dollars, implique un partage de technologies complexe.
La fabrication des avions sous licence sera pilotée par le groupe aéronautique public indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL), basé à Bangalore. En mars, les deux parties avaient trouvé un accord sur la répartition des tâches.
Selon la presse indienne, les discussions achoppent désormais sur la question des responsabilités (délais, dommages..) pour les appareils produits en Inde.
“HAL possèdera la technologie complète et la licence pour fabriquer des appareils supplémentaires qui, en outre, pourraient être exportés”, a souligné le ministre français.
Les concurrents du Rafale sont aux aguets en cas d’échec des négociations en Inde, la Grande-Bretagne ayant ainsi récemment indiqué que l’offre de vente du consortium européen Eurofighter était toujours sur la table.
L’armée indienne a cependant toujours souligné qu’une telle éventualité était exclue, l’appel d’offres initial remontant à 2007.
Le ministre français a également mis en avant le fait que tous les contrats de défense négociés entre la France et l’Inde “contribueront à développer le programme +Make in India+ dans le secteur de la défense”.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, un nationaliste hindou, a lancé cette initiative afin d’attirer les investisseurs industriels étrangers pour qu’ils produisent en Inde.
Dans le domaine de la défense, l’Inde est le premier importateur mondial d’armes conventionnelles.
Pour sa part, la France prévoit dans sa loi de programmation militaire d’acquérir 26 Rafale entre 2014 et 2016. A partir de 2017, les exportations sont censées prendre le relais pour maintenir une cadence minimale de la chaîne de production mais la conclusion d’un premier contrat à l’exportation est urgente pour tenir ce plan de marche.