“Nous demandons au prochain gouvernement de faire preuve d’un courage politique pour geler les prix et protéger le pouvoir d’achat de ses citoyens”, a souligné le président de l’Organisation de défense du consommateur (ODC), Mohamed Zarrouk, au cours d’une conférence de presse, tenue mardi à Tunis.
Selon lui, 70% des consommateurs peinent à subvenir à leurs besoins essentiels, sachant que 90% des produits sur le marché tunisien sont libérés au niveau de la production et de la distribution, ce qui a alourdi les charges du consommateur. En effet, “ce dernier s’est trouvé dans un marché libéralisé se caractérisant par une mainmise des industriels”, selon ses dires.
M. Zarrouk s’est étonné de “la parution de déclarations officielles et officieuses évoquant des intentions de lever la subvention et de libérer, à partir de janvier 2015, les prix de certains produits de base administrés par l’Etat et dont le taux ne dépasse pas 10%.
Le président de l’ODC évoque la hausse de 7% des prix des hydrocarbures, de l’électricité et du gaz, prévue dans le cadre de la loi de finances de 2015. Cette hausse, a-t-il dit, n’est nullement nécessaire parce que le prix du baril de pétrole s’est établi, depuis 2009, à environ 67 dollars et qu’aucune augmentation du prix de ce dernier n’est attendue au niveau du marché international, a affirmé M. Zarrouk. Il précise, à ce propos, que le projet de la loi de finances pour l’année 2015 a adopté un prix référentiel aux alentours de 97 dollars pour le baril de pétrole, recommandant une révision approfondie d’un nombre d’articles inscrits dans ladite loi, au vu de la réduction des prix de l’énergie et la nette amélioration du rendement fiscal du financement public.
Le président de l’ODC juge nécessaire de prendre en considération dans ladite loi les grands équilibres financiers du pays et d’adapter le coût de la vie au niveau du revenu.
Dans cet ordre d’idées, il exhorte les autorités monétaires à décider des mesures nécessaires pour maîtriser la baisse de la valeur du dinar tunisien, de manière à rassurer les industriels ayant recours à l’importation.
Il appelle, en outre, à redynamiser le Conseil économique et social (CES) en tant qu’espace d’études et de consultations sur les plans, propositions des lois et programmes à vocation économique et sociale. Cette structure doit, toutefois, rassembler en son sein «des élites intellectuelles économiques et culturelles technocrates», a-t-il avancé.