Défense : des nouveaux blindés baptisés “Scorpion” pour l’armée 2018

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éfense, le 18 novembre 2014 (Photo : Emmanuel Dunand)

[05/12/2014 07:31:12] Paris (AFP) Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lance vendredi un programme visant à équiper à partir de 2018 l’armée de Terre française de nouveaux blindés multirôles, de reconnaissance et de combat, baptisés Scorpion, pour un montant estimé à cinq milliards d’euros jusqu’en 2025.

Comme il s’y était engagé en juin, M. Le Drian va officiellement notifier ce marché aux industries Nexter, Renault Trucks Défense et Thales à l’occasion d’un déplacement à Varces (Isère), selon un communiqué de son ministère.

La première tranche du contrat vise le développement de deux véhicules, le VBMR (Véhicule blindé multi-rôles) et l’EBRC (Engin blindé de reconnaissance et de combat), pour un montant de 752 millions d’euros, selon la Direction générale de l’Armement (DGA).

Le VBMR, un engin de 24,5 tonnes dont les premiers exemplaires seront livrés à la fin 2018, est appelé à remplacer les légendaires VAB (Véhicule de l’avant blindé) qui sillonnent les théâtres d’opérations de l’armée française depuis plus de 40 ans et transportent les unités au plus près du combat.

L’EBRC, de classe 25 tonnes, remplacera progressivement à compter de 2020 les engins de reconnaissance et de feu AMX-10 RC, qui auront alors 40 ans, et les blindés légers à six roues motrices Sagaie.

“L’enjeu principal, c’est de doter l’armée de Terre d’engins connectés, disposant d’un système d’information unique” qui permette aux différentes plateformes de combat de partager des données, souligne-t-on à la DGA.

Ce système partagé permettra d’accélérer “la compréhension de la situation tactique”, de détecter l’ennemi via différents engins, de positionner géographiquement les forces amies et ennemies et de faire une proposition de tir, ajoute-t-on de même source.

Cette nouvelle génération de blindés doit offir une autonomie de 800 km et 72 heures sur le terrain, contre 24 heures actuellement.

Au total, 780 VBMR et 110 EBRC doivent être commandés sur la première étape du programme d’acquisitions Scorpion jusqu’en 2025. D’autres véhicules suivront ensuite, dont une version légère du VBMR et une rénovation du char Leclerc destinée à prolonger sa durée de vie jusqu’en 2040.

A terme, le ministère envisage d’acquérir 2.080 VBMR, dans ses versions lourdes ou légères, qui remplaceront quelque 3.000 VAB ainsi que 248 EBMR.

– Apaiser sur Louvois –

Le ministre de la Défense fera par ailleurs le point lors de son déplacement sur les travaux en cours pour remplacer à l’horizon 2017 le calculateur de soldes Louvois qui a tourné au fiasco informatique et affecté financièrement de nombreux soldats, qui ont reçu pour certains des rémunérations inférieures à ce qui leur était dû.

Dans d’autres cas, tout aussi délicats, des soldats ont été surpayés. Ils doivent ainsi restituer quelque 350 millions d’euros de sommes indues sur 2011-2014, selon le secrétaire général pour l’Administration du ministère, Jean-Claude Bodin.

Au moins 110.000 lettres ont été envoyées pour réclamer les trop versés de 2013, une démarche d’autant plus délicate que certains personnels ont depuis quitté l’armée, sont au chômage ou peinent à restituer des sommes déjà dépensées.

Le ministère doit retenir à la mi-2015 un des trois prototypes présentés par des sociétés concurrentes pour remplacer Louvois et calculer les soldes de quelque 250.000 soldats selon un système particulièrement complexe de primes et indemnités.

“Le montant des rémunérations répond à de très nombreux paramètres qu’il faut gérer en parallèle : situation géographique, qualification, nombre d’enfants, situation d’entraînement, en caserne, en mission à l’étranger (…) Au total ce sont 250 éléments différents à prendre en compte dont 150 peuvent évoluer chaque mois. En moyenne, 50% des soldes évolue d’un mois sur l’autre”, a expliqué Pierre Bayle, porte-parole du ministère.

M. Le Drian a choisi de revenir à Varces, où il avait pris conscience de l’ampleur du problème Louvois lors de discussions avec des soldats en 2012 et où il a annoncé un an plus tard l’abandon à terme de ce logiciel.