Pacte de responsabilité : Macron “n’a pas travaillé le dossier”, selon le Medef

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écembre 2014 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[05/12/2014 18:44:06] Paris (AFP) L’organisation patronale Medef a estimé vendredi que, dans ses propos sur l’état d’avancement des négociations de branche pour le Pacte de responsabilité, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron “travestit la réalité” et “n’a pas travaillé le dossier”.

Le ministre a critiqué ces derniers jours le “peu d’accords de branches” signés entre patronat et syndicats pour la création d’emplois en contrepartie des baisses de cotisations et d’impôts prévus à terme par le pacte de responsabilité.

“C’est un échec et aujourd’hui, c’est aussi le sien”, déclarait-il mardi dans une allusion au président du Medef Pierre Gattaz. Jeudi matin, le ministre avait expliqué avoir seulement fait “le constat qu’il n’y a que deux accords de branches qui ont été signés et beaucoup de branches qui refusent de discuter”.

“M. Macron travestit la réalité. Soit il n’a pas travaillé le dossier, soit il ne s’est pas rapproché de son collègue au ministère du Travail, il n’a ni les chiffres du ministère de début novembre, ni un bilan actualisé à début décembre”, a affirmé vendredi le Medef dans une déclaration à l’AFP.

Dans un discours prononcé le 4 novembre, le ministre du Travail François Rebsamen déclarait: “On peut désormais dire que dans les 50 plus grandes branches, la mise en mouvement est quasi générale”. “En septembre, 17 branches n’avaient pas abordé la négociation sur le pacte de responsabilité. Elles ne sont aujourd’hui plus que cinq”, avait-il dit.

Le ministre du Travail précisait que des accords avaient été signés dans deux branches, la métallurgie et la chimie, que 13 branches avaient “ouvert une négociation”, que dans 10 branches “le programme de travail (était) défini pour des négociations à venir” et que “dans la vingtaine de branches qui n’ont pas encore ouvert les discussions, la volonté de négociation (semblait) exister”.

Quant au nombre d’accords signés, il n’était pas de deux en date de jeudi, comme le disait M. Macron, mais de six, selon le Medef. En plus de la métallurgie et de la chimie auparavant, les branches des carrières et constructions, du textile, des transports urbains et de la propreté ont signé entre septembre et fin novembre, précise l’organisation patronale.

Et la CFDT, syndicat majoritaire dans la branche assurance, a annoncé vendredi avoir signé avec le patronat de ce secteur un accord dans le cadre du pacte de responsabilité, prévoyant l’embauche de 38.000 personnes d’ici à 2017.

“Le procès qui est fait au Medef est de l’instrumentalisation politique. Il faut être deux pour négocier. Les branches n’ont pas démérité en dépit du contexte”, a indiqué le Medef à l’AFP.

“Quand cela n’avance pas, la responsabilité est au moins partagée mais quand cela avance, le volontarisme est à mettre au crédit des partenaires sociaux, syndicats de salariés et organisations patronales, qui ont lancé les négociations et qui essaient de faire avancer les choses en dépit d?un conjoncture économique et réglementaire défavorable”, estime l’organisation patronale.

Pierre Gattaz “réunit quasiment tous les 15 jours toutes les fédérations du Medef pour maintenir la mobilisation des branches autour du pacte et suivre l’état d’avancement des discussions et négociations”, assure encore le Medef.