Il fallait s’y attendre: ENNAHDA ne prend pas parti pour un candidat à la présidence. Je comprends sa position qui s’inscrit dans la ligne droite de sa conception du pouvoir qui s’inspire directement de celles des Frères Musulmans pour lesquels il n’y a pas de frontières, il n’y a pas d’ETAT, il n’y a qu’une OMMA, donc il ne peut y avoir de président d’ETAT pour qui voter, il n’y a que Le CALIFE qui est le successeur du PROPHETE sur terre!
Tant que ce concept de base et cette référence ne disparaîtront pas de sa vision du pouvoir avec ceux qui s’y accrochent désespérément, elle continuera à tergiverser, à être versatile et à avoir des positions souvent anachroniques. C’est un peu une sorte de taxe que nous payons tous depuis que RAGHA et son staff ont remis les pieds en TUNISIE –après des événements auxquels ils n’ont contribué ni de près ni de loin- pour essayer de s’accrocher au pouvoir en attendant le moment idoine pour repartir à la reconquête du califat perdu.
Et RAGHA, en fin stratège et que d’autres appellent le “fils adultérin de BOURGUIBA“, a bien compris que la voie royale était semée d’embuches et d’obstacles émanant d’une société civile consistante et solidaire, s’adapte à la situation et évolue au jour le jour, essaie de corriger les erreurs de tir de ses condisciples ou fait semblant, sauve les meubles devant cette résistance, notamment des femmes tunisiennes qu’il rêve de domestiquer. C’est grâce à son génie –si on peut le dire– qu’il a pu continuer à résister à la progression d’un NIDAA hétérogène et envahissant dont les messages rassurent une société traumatisée par une série d’années autocratiques et théocratiques.
Du coup, le débat se polarise entre deux héritiers de BOURGUIBA: le premier vieux briscard de la politique qui se réclame de sa légitimité, BCE; et l’autre, RAGHA, qui voue une haine viscérale à ce père de la nation qu’il considère comme indigne en sublimant tout ce que le système du NEO DESTOUR a fait dans ce pays parti de rien, soutenu par certains outsiders plus ou moins consistants. Les urnes ont donné de la voix et le résultat des législatives est assez représentatif de toute cette recomposition du paysage politique où les différentes composantes d’un système socio-économique se retrouvent: les idéaux, l’argent; la politique, la religion; la sécurité physique et alimentaire.
Mais ce qui est frappant, c’est que certains outsiders ont subi un échec cuisant et ont été sanctionnés par les résultats des élections, car dans leur majorité ils n’avaient de consistance que par le fait qu’ils s’opposaient à un système politique véreux et qui ont disparu en même temps que ce système d’autant plus qu’ils n’ont rien fait pour qu’il soit chassé du paysage politique tunisien!
Il n’y a pas de miracle, la nature a horreur du vide, et comme dirait LAVOISIER, “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme …“. Sauf les imbéciles, et ils sont nombreux!