A Pollutec, les innovations fleurissent pour protéger l’environnement

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électrique de la start-up savoyarde CT2MC présenté au salon de la croissance verte Pollutec, le 5 décembre 2014 à Chassieu (Rhône) (Photo : Philippe Desmazes)

[06/12/2014 10:03:30] Chassieu (France) (AFP) Des “drones” aquatiques pour tester la qualité des eaux, un tissu solaire pour désinfecter les tuyaux ou une canne auditive pour traquer les fuites d’eau potable… les innovations ont fleuri au salon de la croissance verte Pollutec, qui s’est tenu près de Lyon, pendant quatre jours.

De mardi à vendredi, quelque 2.300 exposants se sont donnés rendez-vous à cette grand messe annuelle de la technologie verte, dont la 26e édition s’est déroulée à Chassieu (Rhône) dans l’immense salle d’exposition Eurexpo. Soit 100.000 m2 où les mots “recyclage”, “valorisation énergétique”, “durabilité” ou encore “efficience” ont été sur toutes les lèvres.

Parmi les innovations marquantes du salon, les deux “drones” aquatiques et électriques de la start-up savoyarde CT2MC. “Nos machines peuvent être pilotées à 2kilomètres de distance avec une tablette tactile tout comme elles peuvent être autonomes en effectuant un parcours prédéfini avant de revenir à leur point de départ”, a expliqué à l’AFP Jordi Romea, un cadre de la société.

D’aspect furtif et compact, les engins “Duck” et “Swan” ressemblent à de petits aéroglisseurs qu’on peut ranger facilement dans le coffre d’une voiture. Ils ont pour mission de cartographier bassins, lacs et rivières et d’y effectuer des prélèvements d’eau (pH, salinité, taux d’oxygénation, récupération de végétaux…) pour des analyses environnementales. Les engins sont équipés en ce sens d’une caméra, de capteurs et d’une sur-coque stérile “pour éviter toute contamination du milieu où ils opèrent et de leurs échantillons”. De cette façon, les prélèvements “peuvent être répétés dans une même journée, sur plusieurs sites différents”.

Créée en 2012 et spécialisée dans l’ingénierie de matériaux composites, CT2MC affirme être “précurseur” sur ce “marché émergent” et espère commercialiser ses machines d’ici la fin de l’année pour un prix unitaire variant entre 2.500 euros et 12.000 euros selon les modèles.

– Oreilles d’or et photolyse –

Quelques stands plus loin, la société Ax’Eau étonne aussi avec son système d’écoute portatif, destiné à traquer les fuites d’eau potable dans les collectivités.

“En France en moyenne, on est autour de 30% de pertes sur les réseaux de distribution d’eau. C’est beaucoup”, explique le PDG de l’entreprise, Cyril Muntzer qui vend son service de recherches depuis le début de l’année. Près de lui, un mannequin de présentation, équipé d’écouteurs aux oreilles, agrippe une canne qui impressionne avec son bout acéré.

“Cette pointe est en fait un micro très sensible destiné à être enfoncé sous terre et qui amplifie plus de 4.000 fois les vibrations de l’eau. Si le son est aigu, la fuite va être petite. S’il est grave, elle sera importante”, poursuit le chef d’entreprise. Une fois repérées, les fuites sont cartographiées sur un ordinateur portable.

Mais la technologie ne fait pas tout. Au bout de ce système, il faut “quelqu’un avec une véritable sensibilité, comme les fameux +nez+ dans la parfumerie ou les +oreilles d’or+ de la marine (officier chargé d’écouter les bruits provenant de l’extérieur du bateau ou du sous-marin, ndlr)”, souligne M. Muntzer.

Désinfecter de l’eau avec de l’énergie solaire ? C’est devenu possible avec la jeune société lyonnaise BMES grâce à son tissu intelligent, constitué d’un catalyseur à base de titane.

Traversé par l’eau polluée, à la lumière apparente, le tissu capte d’abord, sur sa surface, micro-polluants (résidus médicamenteux, pesticides…) et micro-organismes (virus, bactéries, champignons) avant de les détruire ou les dégrader par photolyse, c’est-à-dire en concentrant les ultraviolets de la lumière solaire. Lagunages, plans d’eau urbains, bassins de rétention ou industriels… le champ d’application est large. BMES espère commercialiser son invention ces prochaines semaines.

Le chiffre d’affaires de la croissance verte en France a été de 69 milliards d’euros en 2012, selon Pollutec qui a accueilli, pour cette édition, plus de 60.000 visiteurs.