La Bourse de Paris va tenter de se maintenir à flot après la BCE

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Le Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[06/12/2014 10:59:09] Paris (AFP) Déboussolée par la Banque centrale européenne (BCE), la Bourse de Paris va tout faire pour conserver les gains engrangés jusqu’ici mais risque de manquer d’arguments pour aller plus haut.

Point culminant du mois, la réunion de la BCE n’a pas répondu aux attentes des investisseurs, qui croyaient de plus en plus à un élargissement du programme de rachats d’actifs de l’institution monétaire, pouvant aller jusqu’aux dettes souveraines.

La réunion a d’autant plus déçu qu’en l’absence d'”amélioration de l’économie, cela aurait dû forcer la BCE à agir plus tôt”, souligne Aymeric Diday, directeur de la gestion chez SPGP, qui rappelle que les indicateurs d’activité cette semaine en zone euro ont été peu reluisants.

La croissance a ralenti en novembre à son plus bas niveau en un an et demi et la BCE a elle-même abaissé jeudi ses prévisions de croissance et d’inflation.

Les anticipations des investisseurs avaient en outre été nourries par des propos récents du président de l’institution monétaire Mario Draghi, qui avait regonflé, pour un temps au moins, leur état d’esprit.

“Au final, la BCE a déçu en ne confirmant pas le lancement prochain d’un programme de rachats de dettes souveraines mais les dégâts sur le marché restent, somme toute, très limités”, estime toutefois Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque qui s’attend à ce que le CAC 40 évolue dans une fourchette comprise entre 4.300 et 4.430 points dans les prochaines semaines.

Sur une semaine, l’indice parisien a gagné 0,67% pour terminer vendredi à 4.419,48 points. Depuis le début de l’année, le CAC 40 a progressé de 2,88%.

Le marché a en outre été soutenu par un rapport sur l’emploi américain encourageant pour le mois de novembre.

Il faudra toutefois attendre 2015 pour en savoir plus sur un possible renforcement de la politique de soutien de la BCE à l’économie chancelante de la zone euro.

La BCE, dont le conseil se réunira la prochaine fois le 22 janvier, conduira “début 2015” un examen de la situation et de l’effet de ses mesures déjà en place, a-t-elle annoncé jeudi pour sa dernière réunion de l’année.

Outre des taux d’intérêt au plus bas – le taux directeur a été maintenu à 0,05% jeudi – celles-ci comprennent des prêts très bons marchés pour les banques et des achats de divers actifs financiers.

Le deuxième prêt géant aux banques (TLTRO), au sein d’une série de huit, aura lieu la semaine prochaine et son résultat sera un nouveau test pour évaluer l’efficacité des mesures prises jusqu’à présent.

“La probable déception sur le deuxième volet des TLTRO qui aura lieu le 11 décembre devrait continuer d’alimenter les anticipations d’une action supplémentaire de la BCE dès le début de l’année prochaine”, soulignent d’ailleurs dans une note les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC.

“Le fait que la BCE puisse agir va constituer un soutien qui devrait empêcher le marché de baisser”, estime de son côté M. Diday.

En dehors de l’échéance du résultat du prêt géant aux banques, les investisseurs se raccrocheront aux indicateurs – peu nombreux à l’agenda -pour prendre le pouls de l’économie de la zone euro avec notamment des indicateurs de production industrielle en Allemagne et dans l’Union monétaire.

Le rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur la demande mondiale de brut pour 2014 et 2015, publié mercredi, sera également suivi, après la décision de l’organisation de conserver son plafond de production, un choix qui a fait plonger les cours du brut.

Euronext (Cac 40)