Une équipe du FMI se rendra en Ukraine le 9 décembre

02811c8b27f284a971bdfd1557a0d9239f8d7c0e.jpg
Le logo du FMI (Photo : Paul J. Richards)

[06/12/2014 17:43:37] Kiev (AFP) Une équipe du Fonds monétaire international, principal créancier de l’Ukraine, se rendra dans le pays à partir du 9 décembre pour discuter avec les autorités de la mise en oeuvre de profondes réformes économiques, a annoncé samedi l’institution.

De son côté, le groupe public ukrainien Naftogaz a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi avoir payé au géant russe Gazprom 378 millions de dollars en avance pour la livraison de près d’un milliard de mètres cubes de gaz russe.

Le représentant du FMI en Ukraine Jérôme Vacher a expliqué dans un communiqué que la prochaine mission de l’institution internationale, prévu pour 9 jours, visait à “entamer des discussions politiques avec les autorités ukrainiennes dans le cadre du programme de réformes économiques appuyé par le Fonds”.

Le FMI a promis à l’Ukraine une aide financière internationale de 27 milliards de dollars sous forme de prêts, dont 17 milliards seront fournis par le seul Fonds, en échange de larges mesures de restructuration économiques.

Le FMI a toutefois reconnu après une visite de travail en novembre que le pays aurait besoin d’une aide supplémentaire d’au moins 19 milliards de dollars d’ici à la fin 2015.

En récession quasi ininterrompue depuis plus de deux ans, l’Ukraine est au bord de la faillite, minée par une grave crise économique, la chute de sa devise nationale, une corruption endémique et un coûteux conflit armé dans l’Est.

Le FMI doit notamment verser à l’Ukraine une nouvelle tranche de 2,7 milliards de dollars d’aide après les 4,6 milliards de dollars déjà versés précédemment.

– Mesures très impopulaires –

Ces fonds sont cruciaux pour les autorités ukrainiennes qui doivent rembourser leur dette gazière envers la Russie et trouver une solution à la pénurie de charbon qui menace le pays à l’approche de l’hiver.

a48068a14ad54efbd48aa5516430d832fe5182b9.jpg
Est ukrainien, le 22 novembre 2014 (Photo : Menahem Kahana)

La Russie a coupé en juin les livraisons de gaz à Kiev qui refusait la hausse de prix décidée par Gazprom. Le conflit faisait craindre aux Européens une perturbation de leur propres approvisionnements transitant par le territoire de l’ex-république soviétique pendant l’hiver.

Après plusieurs cycles de négociations, l’Ukraine, la Russie et l’Union européenne ont trouvé en octobre une issue provisoire au contentieux.

Ces accords ont porté sur l’apurement des impayés de l’Ukraine, et sur les modalités de paiement des livraisons jusqu’en mars 2015.

L’Ukraine a réglé une partie de sa dette de 3,1 milliards de dollars envers la Russie début novembre en versant une première tranche de 1,45 milliard de dollars. Une seconde tranche de 1,65 milliard reste à payer d’ici la fin de l’année.

Les Russes évaluent le total des arriérés de Kiev à 5,3 milliards de dollars, mais acceptent de s’en remettre à une cour d’arbitrage pour les quelque 2,2 milliards restants

Le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, a confirmé samedi le règlement de 378 millions de dollars par Kiev.

Par ailleurs, les réserves de changes et d’or ukrainiennes ont chuté le mois dernier sous la barre des 10 milliards de dollars pour la première fois en près de dix ans.

La périlleuse tâche de redresser l’économie et de mettre en oeuvre les réformes très impopulaires exigées par le FMI a été confiée à deux étrangers, naturalisés ukrainiens quelques heures avant leur entrée en fonction.

L’Américaine Natalie Jaresko, ancienne du département d?État américain et jusque là directrice de fonds d’investissement, a été entérinée mardi par le Parlement ukrainien en tant que ministre des Finances.

Le Lituanien Aivaras Abromavicius, ex cadre dirigeant d’un fonds suédois, qui a hérité du portefeuille de l?Économie, a d’ores et déjà promis d’utiliser les “méthodes les plus radicales” pour mettre en oeuvre les réformes économiques.