à la gare ferrovière de Bruxelles sud (Zuid-Midi) le 24 décembre 2014 (Photo : Nicolas Maeterlinck) |
[08/12/2014 15:13:23] Bruxelles (AFP) L’activité économique et les transports, notamment internationaux, étaient de nouveau très perturbés lundi à Bruxelles et dans sa région, en raison d’une grève contre les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement de droite.
Ce mouvement de grèves tournantes a été lancé il y a deux semaines et doit culminer lundi prochain avec une grève dans l?ensemble du pays. Ce lundi, le mouvement concernait le Brabant flamand et le Brabant wallon, les deux provinces autour de Bruxelles, ainsi que la capitale belge.
Au total, 267 vols de passagers ont été annulés au départ de l’aéroport de Bruxelles, soit 44% du trafic prévu, selon une porte-parole, en raison notamment d’une grève des bagagistes.
Le trafic ferroviaire était extrêmement affecté. Tous les Thalys reliant la France à la Belgique, aux Pays-Bas et à l’Allemagne ont été supprimés. Les Eurostar au départ de Londres devaient s’arrêter à Lille. Les liaisons internationales seront encore perturbées mardi matin.
“Je vais avoir quelques problèmes”, a expliqué à l’AFP un touriste italien surpris par la grève à la gare du Midi à Bruxelles. “Quelqu’un m’a dit: +Peut-être que ce serait mieux si vous attendiez demain+, mais demain, je dois travailler et je ne veux pas payer une autre nuitée à l’hôtel”, a-t-il ajouté.
“On peut comprendre que certains touristes soient un peu égarés, mais cela fait des semaines déjà que le calendrier d’action est connu en Belgique”, a justifié une responsable du syndicat chrétien CSC, Marianne Lerouge.
– ‘Négocier réellement’ –
“Nous voulons que le gouvernement donne maintenant un signal clair qu’il est prêt à réellement négocier sur les points qui fâchent les travailleurs, et non pas juste négocier les modalités d’applications des mesures d’austérité qu’il nous impose”, a-t-elle ajouté.
Aucun train ne circulait lundi matin à Bruxelles ni dans les deux provinces, a indiqué la SNCB, la société belge des chemins de fer. Le mouvement avait commencé dimanche soir et devrait faire sentir ses effets également jusqu’à mardi matin.
Dans la capitale, tous les transports publics – métro, tram et bus – étaient totalement à l’arrêt. Aucun bus ne circulait non plus dans le Brabant wallon et très peu dans le Brabant flamand.
L’action a aussi perturbé la vie économique. Les grévistes avaient installé des “piquets” pour bloquer l’accès aux zones industrielles, et organisaient des barrages bloquants ou filtrants aux entrées de Bruxelles. Écoles et services publics étaient également affectés.
Les syndicats dénoncent un programme de réformes visant à réaliser 11 milliards d’euros d’économies en cinq ans, qui prévoit notamment de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans, contre 65 aujourd’hui, à partir de 2030.
Ils demandent aussi l’abandon du “saut d’index” prévu pour 2015, qui aura pour conséquence que les salaires ne s’aligneront plus automatiquement sur l’augmentation du coût de la vie.
Les syndicats ont prévenu que les actions pourraient se poursuivre au-delà de la grève nationale du 15 décembre si le gouvernement ne revient pas sur ses principales mesures.
“Dès que l’on aborde un sujet de discussion, que ce soit le saut d’index ou la fiscalité, on nous rétorque que la N-VA”, le parti nationaliste flamand qui constitue la première force au sein du gouvernement, “refusera toujours d’y toucher”, a dénoncé un responsable du syndicat socialiste FGTB, Philippe Van Muylder, cité par l’agence Belga. “Cette concertation est un leurre!”