En Tunisie, près de 95% des eaux traitées sont jetées à la mer, a déclaré Souad Sassi Dkhil, représentante de la direction générale du génie rural et de l’exploitation des ressources hydrauliques.
Au cours d’une conférence organisée, lundi 8 décembre à Tunis, sur «l’utilisation des eaux traitées en irrigation au profit des agriculteurs de Borj Touil», elle a réitéré la nécessité de tirer profit des eaux traitées, d’autant plus que la Tunisie figure parmi les 19 Etats arabes se trouvant sous le seuil de la pauvreté hydrique.
Elle a, par ailleurs, rappelé que la Tunisie qui a procédé, depuis 1965, à intégrer les projets d’exploitation des eaux traitées et chargé les ministères de l’environnement, de l’agriculture et de la santé d’intervenir dans ce domaine, a également mis en place des textes de loi organisant le secteur. Parmi ces législations, celle interdisant l’utilisation des eaux traitées pour irriguer les cultures des légumes consommés frais, a précisé la responsable.
Le superviseur du programme pilote d’utilisation des eaux traitées dans le périmètre irrigué de Borj Touil, Tayeb Ben Miled, a, pour sa part, souligné que “le projet vise à améliorer la qualité des eaux traitées provenant du bassin de collecte, relevant de l’Office national d’assainissement (ONAS), et à parachever le processus de traitement afin d’obtenir une eau valable pour l’irrigation”.
Le périmètre irrigué de Borj Touil, le plus grand en Tunisie, comporte environ 3.500 hectares, dont seulement 10% sont irrigués par les eaux traitées (entre 300 et 350 hectares) à cause de la mauvaise qualité des eaux traitées et l’absence d’une autre source d’approvisionnement en eaux d’irrigation.
Le projet pilote est financé par un don obtenu par l’ONAS auprès du fonds mondial de l’environnement (FME).