La croissance de l’économie tunisienne devrait atteindre 2,8% en 2014 et 3,7% en 2015, selon un dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) “Perspectives économiques régionales du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord”, contre un taux de 2,4% à 2,5% pour 2014 prévu par le gouvernement.
La représentante du FMI en Tunisie, Giorgia Albertin, a affirmé, lundi 8 décembre, lors d’une conférence de presse, que les taux prévus ne sont toutefois pas de nature à réduire le chômage dont les taux demeureront élevés (entre 15 et 16% de la population active) en 2014 et 2015, notamment parmi les diplômés de l’enseignement supérieur (30%).
Selon le rapport paru en octobre 2014, l’inflation sera toujours élevé à environ 5,7% en 2014 et à 5% l’année prochaine.
Idem pour le déficit de la balance commerciale, qui sera de l’ordre de 7,7% du PIB fin 2014 et de 6,6% en 2015, année pendant laquelle, les exportations et les investissements devraient contribuer à promouvoir la croissance, mais cette contribution “demeure fragile” d’après Albertin.
La responsable a fait remarquer que la faiblesse de la croissance dans les pays de la zone euro (0,8% en 2014 et 1,4% en 2015), principaux partenaires économiques de la Tunisie, aura un impact sur le rythme de croissance dans le pays.
Elle a évoqué les défis géopolitiques auxquels sont confrontés les pays importateurs du pétrole au Moyen- Orient et en Afrique du Nord en général et en Tunisie en particulier, ce qui est de nature à avoir un impact négatif sur leur rendement durant la prochaine étape.
Selon la responsable du FMI, la Tunisie est appelée à poursuivre les réformes dans les finances publiques, particulièrement dans les secteurs bancaire et de la fiscalité ainsi qu’à préserver les équilibres macroéconomiques.
De son côté, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari, a noté que les défis sécuritaires et sociaux auxquels sont confrontés les pays de la région (MENA, Afghanistan et Pakistan), réduisent leurs capacités à réaliser des taux de croissance plus élevés.
Ces pays, a-t-il dit, sont confrontés également, à une hausse continue de la monnaie américaine, dont la poursuite pourrait donner lieu à une crise de dettes d’autant que la plupart des transactions de ces pays, notamment, les dettes sont calculées en dollar américain.
Il a évoqué les difficultés continues auxquelles doit faire face la Tunisie, dont la hausse du chômage, la faiblesse de l’investissement intérieur et extérieur, affirmant que la mise en place d’institutions démocratiques donnera un signal positif aux investisseurs dans les prochaines années.
Le gouvernement a réduit le déficit budgétaire…
La maîtrise du déficit commercial nécessite des efforts importants pour réduire les importations et développer les exportations.
Pour le ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, le gouvernement actuel est parvenu à maîtriser les équilibres macroéconomiques et réduire le déficit budgétaire à moins de 7% fin 2014. Ce taux ne devrait pas dépasser 5% durant l’année prochaine tout en gardant “un taux d’inflation qui compte parmi les plus faibles dans la région”, a-t-il dit.
La préservation des équilibres macroéconomiques, la poursuite des réformes et la réduction des pressions sociales devraient être les principales priorités pour le prochain gouvernement, selon Ben Hammouda.