Les inégalités de revenus coûtent des points de croissance, selon l’OCDE

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à Paris, le 29 mai 2013 (Photo : Eric Piermont)

[08/12/2014 23:07:14] Paris (AFP) Les inégalités entre riches et pauvres n’ont jamais été aussi fortes dans les pays de l’OCDE en 30 ans et leur coûtent des points de croissance, affirme l’Organisation de coopération pour le développement économique (OCDE) dans un rapport paru mardi.

L’organisation compte 34 pays membres développés (Etats-Unis, Union européenne, Australie, Japon…) et émergents (Mexique, Chili, Turquie…). La Chine, le Brésil et l’Inde n’en font pas partie.

Dans cette zone, “le revenu des 10% de la population les plus riches est 9,5 fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres”.

Dans les années 1980, les plus riches gagnaient au maximum sept fois le revenu des plus pauvres.

En 30 ans, le revenu moyen des ménages les plus riches a progressé. Celui des 10% les plus modestes a également augmenté dans de nombreux pays, “mais bien plus lentement dans les années fastes pour reculer en période de crise”.

En près de 30 ans, les inégalités se sont le plus creusées aux Etats-Unis, en Finlande, en Israël, en Nouvelle-Zélande, en Suède et, dans une moindre mesure, en Allemagne.

La France, la Belgique et les Pays-Bas n’ont connu sur cette période qu’une faible variation des inégalités. Seules la Grèce et la Turquie ont vu leurs inégalités diminuer.

Les aggravations d’inégalités affectent la croissance, selon l’OCDE.

“Le creusement des inégalités a coûté plus de 10 points de croissance au Mexique et à la Nouvelle-Zélande”, près de 9 au Royaume-Uni, à la Finlande et à la Norvège et de 6 à 7 points aux Etats-Unis, à l’Italie et la Suède, estime l’organisation.

En revanche, une “situation plus égalitaire avant la crise” a participé à l’augmentation du PIB par habitant en Espagne, en France et en Irlande.

D’après l’OCDE, l’impact négatif des inégalités sur la croissance est dû au fossé qui sépare les 40% de foyers aux revenus plus modestes du reste de la population.

Cet écart est renforcé par un investissement insuffisant de ces familles dans l’éducation qui limite les possibilités d’instruction de leurs enfants ainsi que la mobilité sociale et le développement des compétences, juge-t-elle.

Pour l’OCDE, “les résultats scolaires des personnes dont les parents ont un faible niveau d’instruction se dégradent à mesure que les inégalités de revenu sont plus prononcées”.

L’institution souligne que la lutte “contre les inégalités par les impôts et les transferts ne nuit pas à la croissance”. Les pouvoirs publics doivent cibler leurs politiques d’aide vers ces 40% de familles les plus défavorisées dont font partie les classes moyennes inférieures, estime-t-elle.

Outre des programmes de lutte contre la pauvreté, l’OCDE préconise de renforcer l’accès aux services publics (éducation, formation et soins de qualité) “qui doivent se traduire, sur le long terme, par davantage d’égalité des chances”.