ère devant une maison, dans le nord de la France (Photo : Philippe Huguen) |
[11/12/2014 08:14:51] Paris (AFP) Malgré la baisse des taux d’intérêt, le pouvoir d’achat immobilier des ménages a chuté de 1998 à 2010 en France, du fait de l’envolée des prix et de la crise, s’effondrant même à Paris pour les jeunes ménages, selon une étude publiée jeudi.
Près d’un ménage sur deux (44%) était en capacité d?acheter un bien immobilier correspondant à ses besoins à Paris en 1998, toutes générations confondues.
Douze ans plus tard, en 2010, seuls 27% des ménages pouvaient accéder à la propriété, selon cette étude réalisée par l?université Paris-Dauphine et le Crédit Foncier (groupe BPCE), qui se base sur les données de l’étude patrimoine de l’INSEE, publiées en 1998, 2004 et 2010.
Elle vise à mesurer le pouvoir d’achat immobilier des ménages pour un bien correspondant à leurs besoins, compte tenu de leur structure familiale (studio ou T1/T2 pour un célibataire, T4/T5 pour une famille avec trois enfants, etc).
“Cette baisse du pouvoir d’achat immobilier s’explique essentiellement par la hausse des prix immobiliers ainsi que l’effet de la crise au cours des dernières années”, souligne l’étude.
“Cette hausse des prix immobiliers ne s’est pas accompagnée d’une augmentation identique des salaires même si la hausse de la durée des crédits et la baisse des taux d’intérêt ont contribué à accroître la solvabilité des ménages” sur cette période, selon la même source.
La baisse du pouvoir d’achat des ménages, de 1998 à 2010, a été la plus forte à Marseille (-42%), Paris (-39%), Lille (-25%), Bordeaux (-24%), Lyon (-22%) Nantes et Toulouse (-20%).
Toutefois la dégradation des conditions économiques a été en partie compensée par la baisse historique des crédits immobiliers, qui a contribué à accroître la solvabilité des ménages.
Parmi les différentes générations d’acquéreurs, on observe une importante fracture : les trentenaires sont ceux qui connaissent le plus de difficultés pour acquérir un bien immobilier, tandis que les quinquagénaires et sexagénaires sont en bien meilleure posture.
“En effet, ceux qui étaient déjà propriétaires en 1998, année caractérisée par un bas de cycle des prix immobiliers, ont bénéficié ensuite d’une revalorisation de leur patrimoine immobilier”, souligne l’étude.
Ainsi “la valeur de leur patrimoine suivant l’évolution des prix, leur capacité à acheter un nouveau bien immobilier pour se loger est donc restée importante”.
A contrario, “ceux qui ne sont pas devenus propriétaires avant la hausse des années 2000 (…) ont de plus en plus de difficultés à le devenir”, note l’étude.
Ainsi en 2010, seulement la moitié en moyenne des 30-35 ans pouvaient acquérir un bien immobilier correspondant à leurs besoins dans une capitale régionale, et moins d?un sur quatorze (7%) à Paris.
A l’opposé, les quinquagénaires disposent du pouvoir d?achat immobilier le plus élevé en France : en 2010, les trois quarts des 55-60 ans pouvaient acheter un bien immobilier selon leurs besoins dans les grandes capitales régionales, et la moitié à Paris.
Viennent ensuite les sexagénaires, dont les besoins par ailleurs “sont moindres, les enfants ayant quitté le domicile familial”, note l’étude. Les plus de 65 ans n’ont perdu qu’un dixième de leur pouvoir d’achat immobilier dans les principales métropoles régionales, et un quart à Paris, de 1998 à 2010.
Quant au pouvoir d’achat immobilier des 20-25 ans, de 1998 à 2010 il a été divisé par deux en moyenne dans les principales métropoles de province, et est “devenu quasiment nul à Paris” : 1% en 2010.