Plusieurs députés de l’Assemblée des représentants du peuple estiment que les mesures contenues dans le budget de l’Etat ne répondent pas aux aspirations des Tunisiens, notamment dans les régions intérieures.
Lors de la discussion du projet de budget 2015 à l’ARP, ils ont critiqué la structure du budget visant la réalisation des équilibres macroéconomiques aux dépens des objectifs de développement du pays.
De ce fait, le député indépendant, Adnene Hajji, propose déjà la préparation d’une loi de finances complémentaire (LFC) pour 2015 dans un délai ne dépassant pas le mois de mars prochain. Celle-ci devra prévoir, selon lui, des augmentations salariales et devra être axée sur les dépenses d’investissement, appelant à organiser des négociations sérieuses avec l’UGTT.
Par ailleurs, El Hajji souligne que le taux de croissance attendu ne correspond pas au volume du budget préparé, eu égard aux indicateurs économiques négatifs enregistrés notamment au niveau du déficit commercial et de l’exacerbation des phénomènes de la contrebande et de l’économie parallèle lesquels ont contribué à la dégradation de l’économie nationale.
D’après lui, le projet de budget a été axé sur des hypothèses irréalistes, estimant qu’il comporte un déséquilibre dans la structuration des ressources qui proviennent de la fiscalité supportée pour une grande part par les salariés.
Un avis que partage Souad Cheffi (Front populaire) pour qui le projet de budget comporte “des mesures héritées du passé” et n’a pas pris en considération les causes qui ont déclenché la révolution, à savoir le développement et l’emploi.
Le budget se base sur les ressources fiscales alors qu’il comporte des mesures qui encouragent les entreprises à l’évasion fiscale outre l’absence de mesures pour orienter les dépenses vers l’impulsion du développement, notamment en ce qui concerne l’infrastructure de base, en vue d’attirer les investissements, a-t-elle souligné.
De son côté, Touhami Abdouli (Mouvement national) a évoqué l’article relatif à la recapitalisation des banques publiques, appelant à annuler la troisième tranche de cette opération (300 millions de dinars) car “la solution n’est pas de subventionner ces banques”.
Il faut plutôt, d’après lui, connaître les causes de la crise des banques publiques et leur demander des comptes, considérant que le peuple ne doit pas supporter la responsabilité des échecs des politiques adoptées par ces banques.
Pour sa part, le député Abdelaziz Ghotti (Nidaa Tounes) a demandé au gouvernement provisoire des clarifications concernant le pôle sécuritaire et la création d’une agence de la sécurité nationale (forces de l’ordre et l’armée).
Il estime qu’il s’agit de structures nationales dont la création nécessite un consensus national. Il a indiqué que ce genre de décision ne doit pas relever des prérogatives d’un gouvernement provisoire.
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