Le remboursement de la dette, la baisse du pouvoir d’achat, le commerce parallèle et l’adoption d’un nouveau modèle de développement ont été au centre des interventions des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), mercredi 10 décembre, lors du débat budgétaire.
Le député Fethi El Chamkhi (Front populaire) a appelé à suspendre le remboursement de la dette contractée par le régime de Ben Ali, laquelle dette s’élève, pour la période 2010-2015, à environ 22 milliards de dinars.
Il a ajouté que l’application de «la dictature des dettes» a imposé une politique économique et sociale qui a porté préjudice à la Tunisie.
La Tunisie dont le montant des dettes remboursées, en 2011, a atteint 3,7 milliards de dinars, est appelée à rembourser 7,4 milliards de dinars en 2015, ce qui est de nature à alourdir les charges de l’Etat, a-t-il dit.
Pouvoir d’achat…
Pour la députée Kalthoum Badreddine (Mouvement Ennahdha), le budget de l’Etat n’a pas traité le problème de la baisse du pouvoir d’achat du citoyen, la hausse du coût de la vie et l’aggravation de l’inflation.
De son côté, le député Ridha Klaai (Mouvement Echaab) a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des mesures de lutte contre la hausse des prix et d’allégement de la pression fiscale tout en incitant les chefs d’entreprises à payer les impôts.
Taher Foudhil (UPL) a pour sa part évoqué la montée du commerce parallèle et de la contrebande, appelant à trouver des solutions pour contrôler les sites de production de manière à lutter contre ces phénomènes.
Son collègue Mohsen Hassan a évoqué la baisse de la productivité et la faiblesse des exportations, appelant à mettre fin aux pertes découlant de la corruption, lesquelles sont estimées à environ 5% des richesses du pays.
Selon Ammar Amroussia (Front populaire), la loi de finances doit prendre en considération les besoins et les revendications des Tunisiens.
Le député Youssef Jouini (UPL) a proposé l’adoption d’un mécanisme de solidarité et de lutte contre la pauvreté et le chômage, recommandant l’augmentation de la prime accordée aux veuves et personnes nécessiteuses à 300 dinars et l’octroi d’une prime aux familles habitant les zones frontalières.
Recapitalisation des banques, mais…
Quant à Khaled Chouket (Nidaa Tounes), il a appelé à l’adoption d’un nouveau modèle de développement et d’une nouvelle vision du budget et de la loi de finances.
D’après ce député, le parti Nidaa Tounes est d’accord sur le principe de la recapitalisation des banques publiques mais il juge que cette opération devra être réalisée dans le cadre d’une vision globale de la modernisation du secteur bancaire.
Il a également appelé à moderniser le système douanier afin de consolider le budget de l’Etat et à prendre en considération les besoins des collectivités locales.
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