Relaxe d’un homme accusé d’avoir participé au blocage du site internet d’EDF

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une attaque du collectif de pirates Anonymous (Photo : Jacques Demarthon)

[11/12/2014 16:39:37] Paris (AFP) Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi un passionné d’informatique poursuivi pour avoir contribué à bloquer le site internet du groupe EDF, dans le cadre d’une attaque du collectif de pirates Anonymous.

Les trois juges de la 12e chambre n’ont pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé cinq mois d’emprisonnement avec sursis contre Pierrick Goujon.

Le site institutionnel d’EDF avait été bloqué à trois reprises, en avril et juin 2011 par le biais d’une “attaque par déni de services”, qui consiste à paralyser un site en démultipliant les connexions jusqu’à rendre leur gestion impossible.

Cette attaque avait été attribuée au collectif Anonymous, coutumier du piratage de sites institutionnels, qui réagissait à l’accident nucléaire survenu en mars 2011 dans la centrale japonaise de Fukushima.

L’homme, âgé de 32 ans, était soupçonné d’avoir permis à des internautes de se rendre sur des salons de discussion virtuels apparentés au collectif Anonymous avant les attaques du site EDF.

Parmi de nombreux liens, il avait effectivement fait figurer sur son site celui menant au salon AnonOps, utilisé par Anonymous pour donner des informations sur des attaques à venir.

Il avait été interpellé en janvier 2012 à son domicile, en Bretagne, lors d’une opération d’envergure menée par des policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, aujourd’hui DGSI).

A l’audience, le jeune homme, dont le pseudonyme est “Triskel”, avait réfuté toute proximité avec Anonymous et souligné que les salons incriminés étaient bien référencés sur son site mais parmi des centaines d’autres, sans aucune mention pouvant inciter les internautes à s’y rendre.

EDF avait estimé à 162.000 euros le préjudice lié aux attaques de son site mais n’était pas partie civile dans ce procès.

“Le juge s’est rendu à l’évidence et a rétabli un peu de rationalité dans ce dossier”, a commenté le conseil de M. Goujon, Joseph Breham.

Pour l’avocat, “Pierrick n’aurait même pas dû être renvoyé devant une juridiction de jugement”.