La relance de l’investissement en perte de vitesse ces dernières années, sera l’un des défis majeurs du prochain gouvernement, a affirmé jeudi, le ministre de l’économie et des finances, Hakim Ben Hammouda.
Il a précisé lors d’un débat organisé jeudi, par la Chambre tuniso-française de commerce et d’Industrie (CTFCI), que le legs que le gouvernement actuel a trouvé, a été un taux d’exécution des investissements qui ne dépasse pas les 30%.
Il ajouté que le cadre législatif régissant l’investissement a besoin d’être clarifié outre la nécessité de revoir le grand nombre d’intervenants dans ce domaine (FIPA, APII, APIA), lesquels exigent chacun de l’investisseur, l’obtention d’une autorisation.
Le prochain gouvernement sera appelé également, à accélérer les réformes fiscales et à consolider et accélerer la croissance dont le taux demeure faible.
Interrogé par des opérateurs économiques tunisiens et français sur la réforme de la fiscalité et la soumission des sociétés offshore à un impôt de 10% à partir de 2015, le ministre a affirmé que la dichotomie entre les systèmes off- shore et on shore est appelée à disparaître aussi bien en Tunisie que dans le monde et que le taux de 10% sera porté progressivement à 15% puis 20%.
Pour le ministre, la Tunisie a été le seul pays dans la région à accorder des avantage fiscaux conséquents, dans le cadre de la loi de 1972, ce qui a permis à l’économie d’en tirer des bénéfices. Mais ce cadre est maintenant dépassé et la fiscalité ne représente plus, le principal avantage pour les investisseurs, a affirmé M.Ben Hammouda.
La Tunisie, qui a besoin de revoir ce cadre, doit dorénavant miser sur d’autres atouts que lui confère sa nouvelle situation à savoir plus de transparence et une lutte contre la corruption, en vue d’attirer l’investissement .
Le ministre a tenu à préciser que l’orientation adoptée par le gouvernement actuel en matière d’augmentation des recettes fiscales n’a pas pour objectif d’augmenter la pression fiscale mais porte plutôt sur l’élargissement de l’assiette fiscale. Il a indiqué que la retenue fiscale doit avoir un caractère souple afin d’encourager l’entreprise à effectuer son devoir fiscal. Il s’agit également, d’aménager des couloirs verts au sein de l’administration fiscale en faveur des entreprises redevables à l’Etat, de manière à permettre à cette administration de consacrer ses efforts aux entités qui n’effectuent pas leurs devoirs.
Pour le ministre, l’évasion fiscale ne constitue pas un phénomène aussi étendu qu’on le pense, estimant que “chercher à ne pas payer des impôts constitue une entreprise beaucoup plus compliquée que de s’acquitter de son devoir fiscal”.
Revenant sur le bilan du gouvernement provisoire, M.Ben Hammouda a estimé que ce dernier a pu arrêter la dérive et a réussi la stabilisation de la situation macro-économique.
Ainsi en l’espace de 9 mois, ce gouvernement à pu contenir le déficit budgétaire aux environs de 6% sans véritablement tailler dans les transferts sociaux, précisant que les efforts déployés ont été axés sur la réduction des dépenses de l’Etat et des dépenses de compensation.
Le gouvernement actuel a notamment permis un retour de la confiance et a fait un effort particulier au niveau de la trésorerie ce qui “permettra au prochain gouvernement de travailler plus à l’aise contrairement à la pression à laquelle était soumis le notre”, a t-il fait savoir.