ancienne Bourse de Paris (Photo : Jacques Demarthon) |
[13/12/2014 10:59:58] Paris (AFP) La Bourse de Paris sera suspendue la semaine prochaine à une réunion de la banque centrale américaine et l’élection présidentielle grecque, deux événements de nature à alimenter la prudence des marchés en cette fin d’année.
Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40, qui a enchaîné cinq séances de baisse consécutive, a perdu 7,03% et terminé à 4.108,93 points. Depuis le 1er janvier il a perdu 4,35%.
“Il est difficile d’imaginer que le marché connaisse sa traditionnelle hausse de fin d’année, laquelle est très lourdement hypothéquée par l’événement grec que les investisseurs n’attendaient pas”, explique Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
Isabelle Enos, directrice adjointe de la gestion chez B*Capital (BNP Paribas) observe que “la baisse du marché est intervenue cette semaine alors qu’il était à un niveau assez élevé après son rebond du mois de novembre”.
“Les investisseurs font face à un certain nombre d’incertitudes. La Grèce en a été le déclencheur mais la baisse du prix du pétrole commence également à inquiéter, en particulier concernant ses conséquences économiques pour certaines zones géographiques”, selon elle.
Le marché est donc bien en peine de trouver des motifs d’espoir et la semaine prochaine ne devrait pas déroger à la règle puisque deux événements à risques sont regroupés le même jour, mercredi, avec la conclusion d’une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) et le premier volet de l’élection présidentielle en Grèce.
Dans un climat politique et social tendu, les autorités grecques ont décidé d’avancer de deux mois l’élection présidentielle, faisant craindre au marché une remise en cause des efforts faits pour obtenir l’aide des créanciers internationaux.
– ‘Peut-être de bonnes suprises au début de l’année prochaine’ –
“C’est un nouveau sursaut mais qui ne réédite pas la crise de la dette”, tempère M. Dembik, pour qui “le phénomène de contagion est limité”, même si cela intervient dans un contexte économique difficile dans la zone euro.
Les économistes de la banque italienne Unicredit estiment toutefois que “pour la première fois, les marchés intègrent le risque d’une arrivée au pouvoir des populistes”.
“Les troubles actuels pourraient n’être qu’un avant-goût de ce que l’Europe va vivre dans les prochains mois”, beaucoup d’élections étant prévues en 2015, soulignent-ils.
De son côté, la réunion de la Fed devrait être suivie de près par les marchés, puisqu’elle pourrait continuer à préparer le terrain à la prochaine remontée des taux, prévue potentiellement en 2015.
“Les chiffres économiques aux Etats-Unis sont plutôt bons. Tout milite donc pour que la hausse des taux de la Fed se produise début 2015”, selon Isabelle Enos.
Les investisseurs sont également dans l’expectative concernant une autre banque centrale, à savoir la BCE, dont ils attendent qu’elle élargisse son programme de rachats d’actifs début de 2015.
La pression sur la Banque centrale européenne (BCE) est d’autant plus forte que sa deuxième opération de prêt exceptionnel et ciblé aux banques a échoué, puisque la demande de ces dernières a été plus faible que prévu.
Enfin, les marchés surveilleront plusieurs indicateurs économiques, au moment où le ralentissement de la croissance mondiale pèse lourdement sur les indices boursiers.
“L’incertitude sur l’évolution macroéconomique est un élément crucial à l’heure actuelle pour les marchés”, prévient M. Dembik.
Les faiblesses de la Chine, dont le marché a décroché cette semaine, sont particulièrement préoccupantes pour les investisseurs qui guetteront la semaine prochaine les indices PMI d’activité dans le pays pour novembre.
Ils suivront par ailleurs des indicateurs sur le logement et l’inflation aux Etats-Unis ou encore les indices PMI dans l’industrie dans la zone euro et le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers en Allemagne.
“Le parallèle avec fin 2013 est intéressant puisque le marché s’attendait à une hausse de la croissance pour 2014 et ont été déçus. Fin 2014, c’est le scénario inverse, ce qui pourrait peut-être réserver de bonnes surprises au début de l’année prochaine tant le pessimisme domine à l’heure actuelle”, explique M. Dembik.