Econduit par CGG, Technip renonce à faire une offre sur le parapétrolier français

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à La Défense près de Paris, le 3 juillet 2009 (Photo : Loic Venance)

[14/12/2014 20:59:38] Paris (AFP) Le groupe français de services pétroliers Technip a renoncé à faire une offre publique d’achat (OPA) sur CGG faute d’avoir pu trouver un terrain d’entente avec cette autre entreprise tricolore emblématique du secteur qu’il avait sans succès approchée le 10 novembre.

Après le refus par CGG de sa proposition, dévoilée le 20 novembre, “Technip a présenté un certain nombre d’options alternatives à une offre publique, en veillant comme à son habitude à prendre en considération les enjeux sociaux, stratégiques et financiers”, a expliqué le groupe dans un communiqué publié dimanche.

“Cependant, les discussions sur ces options n’ont pu aboutir à un quelconque accord. Dans ces circonstances, Technip informe le marché qu’il n’a pas l’intention de déposer une offre publique d’achat sur CGG”, a-t-il ajouté.

Technip avait proposé de racheter CGG pour 1,5 milliard d’euros, mais son offre en numéraire libellée à 8,3 euros par action avait été aussitôt rejetée à l’unanimité par le conseil d’administration du groupe actuellement confronté à une mauvaise passe, qui estimait que “les conditions n’étaient pas réunies pour y donner suite”.

Outre un prix trop bas, CGG déplorait notamment l’absence de logique industrielle dans l’opération menée par Technip, qui compte comme lui l’Etat français au rang de ses actionnaires, selon des sources proches de l’entreprise.

Dans un communiqué distinct, l’entreprise spécialisée dans les études et équipements sismiques pour la prospection pétrolière a dit prendre acte de la décision de son acquéreur potentiel.

“A la suite de l’offre non sollicitée de Technip (…), CGG est resté ouvert au dialogue et a étudié toutes les propositions de Technip au regard des intérêts de ses actionnaires, de ses clients et de ses salariés. Le conseil d’administration de CGG a considéré qu’aucune des alternatives proposées ne permettait de créer de la valeur pour l’entreprise et l’ensemble de ses parties prenantes”, a-t-elle expliqué.

– CGG confiant comme société indépendante –

Le projet de Technip, qui a dit avoir “cherché à établir un dialogue constructif avec CGG”, prévoyait un démantèlement de sa cible, avec la sortie du périmètre de l’entreprise fusionnée de l’activité historique du groupe CGG, la division “acquisition” qui consiste à explorer la nature du sous-sol pour déterminer s’il est susceptible de receler du pétrole.

En cas de réussite de l’offre, l’objectif était d’en faire une société indépendante, ce qui suscitait des craintes sur les conséquences sociales d’une telle opération, le comité d’entreprise de CGG y voyant un projet “essentiellement à visée financière”.

Le groupe parapétrolier n’aurait ainsi conservé que deux des trois métiers de CGG: son activité de gestion d’une vaste bibliothèque de données sur la composition des sous-sols (GGR) et son activité industrielle de fabrication d’équipements sismiques via la filiale Sercel.

Selon les syndicats de la cible, le projet d’acquisition était surveillé “attentivement” par le gouvernement.

La démarche de Technip s’inscrivait dans un contexte de dégringolade des prix du pétrole, qui conduit les majors pétrolières à freiner leurs programmes d’investissement et oblige leurs sous-traitants à s’adapter à la nouvelle situation en baissant leurs prix.

Face à ce contexte de marché difficile, CGG avait annoncé cet été une accélération de sa restructuration afin de le rendre plus résistant et la suppression de plus de 10% de ses effectifs, soit un millier de personnes.

“CGG réaffirme sa confiance dans la mise en oeuvre et dans la réussite de la stratégie en tant que société indépendante. CGG fait preuve d’une solide résilience opérationnelle comme l’ont démontré les résultats du troisième trimestre et de nombreux progrès ont été réalisés tant dans la mise en oeuvre du plan de transformation que dans le renforcement du bilan”, a souligné le groupe.

Il entend rééquilibrer son portefeuille d’activités afin de réduire ses coûts fixes, d’accroître sa profitabilité et de générer un cash flow pérenne, tout en se concentrant sur les missions à très fort contenu technologique et les marchés de niche.

Le titre CGG avait fini en baisse de 4,08% à 6,91 euros vendredi à la clôture de la Bourse de Paris, tandis que Technip avait laché 4,54% à 46,22 euros.