éenne au Commerce Cecilia Malmström, le 21 novembre 2014 à Bruxelles (Photo : Emmanuel Dunand) |
[15/12/2014 15:36:47] Paris (AFP) La nouvelle commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström a adressé lundi à Paris un plaidoyer en faveur d’un accord de libre échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne, émaillant son discours d’exemples concrets d’avantages que cela apporterait à la France.
“La mondialisation ne va pas disparaître”, a lancé Mme Malmström, se disant “libérale” et “bien consciente du fait qu’ici en France c’est une étiquette lourde à porter”, dans un discours prononcé en français à l’université Paris Dauphine, spécialisée dans la gestion, l’économie et le droit.
Soulignant qu’en France, “une personne sur dix doit son emploi aux exportations vers le reste du monde” avec des salaires “généralement plus élevés que la moyenne”, elle a averti que “90% du surcroît de demande dans les 20 prochaines années” devrait venir “du reste du monde… et non pas du marché européen” vers lequel la France réalise encore la majeure partie de ses exportations.
“Les emplois d’avenir sont des emplois liés au commerce”, a estimé la commissaire ajoutant que la politique commerciale pouvait y contribuer en “créant des opportunités dans les domaines où la France est forte”. “Et ils sont nombreux”, a-t-elle dit, citant les activités liées à la commande publique: énergie, ingénierie, transport ferroviaire et urbain”, “domaine souvent fermé à l’échange international”.
“Nos accords avec la Corée du Sud et le Canada ouvrent pour la première fois des marchés publiques très profitables. Et c’est évidemment un des objectifs principaux des négociations avec les Etats-Unis”, a-t-elle argué, selon le texte de son discours.
Mme Malmström, en poste depuis six semaines, a rencontré le 21 novembre à Bruxelles le représentant américain au Commerce, Michael Froman, pour une prise de contact alors que les négociations sur l’accord de libre-échange (TTIP) entre les deux blocs ne reprendront pas formellement avant février.
“La France est aussi forte dans les médicaments et les appareils médicaux” et “les Français profiteront des efforts que nous faisons avec nos partenaires commerciaux pour rendre leur réglementation plus compatible avec la nôtre. C’est notamment le cas avec les Etats-Unis”, a affirmé la commissaire, qui a également cité le secteur agroalimentaire et les droits de douane américains sur les fromages qui peuvent atteindre 140%. Elle a aussi décrit l’importance du marché américain dans le cas de deux PME françaises.
Les négociations sur le TTIP engagées en juillet 2013 visent à supprimer les barrières douanières, déjà très faibles, entre les deux blocs et surtout à parvenir à une cohérence réglementaire de part et d’autre de l’Atlantique afin de faciliter les échanges commerciaux.
Cet accord, censé aboutir fin 2015 et qui serait le plus vaste accord de libre-échange au monde, cristallise les peurs de l’opinion publique européenne face à la mondialisation. Un des grands débats porte actuellement sur les possibles ingérences des entreprises étrangères dans les politiques publiques, à travers une procédure d’arbitrage.