épi de blé, dans le nord de la France en 2012 (Photo : Joel Saget) |
[15/12/2014 16:17:30] Paris (AFP) Les céréaliers, autrefois les nantis du monde agricole, ont subi une perte de revenus d’environ 60% en 2014, à 11.500 euros annuels, au plus bas de l’échelle de leur secteur, selon des prévisions du service statistiques du ministère français de l’Agriculture (Agreste).
Les arboriculteurs aussi mangent la poussière avec des revenus en baisse de 56%, à 13.400 euros. Toutes filières confondues, le résultat courant avant impôts (RCAI) de l’exploitant agricole baisse de 5% à 24.400 euros en moyenne, selon une première estimation publiée lundi, qui pourra être révisée en juillet avant une estimation définitive dans un an.
“Les résultats seraient en baisse par rapport à 2013 dans une majorité d’orientations à l’exception de la viticulture et des élevages bovins lait et ovin/caprin”, commente Agreste.
Pour les céréaliers c’est définitivement la fin de l’âge d’or.
Cette année, ils ont eu certes des récoltes abondantes mais de piètre qualité en France, avec beaucoup de blé germé. Et avec des moissons record en blé et en maïs dans le monde, les cours se sont effondrés, pour s’installer durablement en dessous de 200 euros la tonne sur Euronext.
“Inférieur de plus de 50 % au revenu annuel moyen toutes productions, ce chiffre est significatif d?une réalité très éloignée de certains clichés” et “dans plusieurs régions, il est négatif”, a réagi dans un communiqué l’union des producteurs de céréales et oléagineux (Orama).
La chute est également sévère pour les arboriculteurs. En cause, une production de pêches et d’abricots “plus abondante” en 2014 et des prix en baisse, la concurrence espagnole tirant les cours vers le bas.
Les éleveurs bovins (viande) et porcins restent quant à eux dans des situations très difficiles avec des revenus attendus en baisse de 21% à 14.500 euros pour les premiers, et en repli de 18% à 22.100 euros pour les seconds.
En revanche, les éleveurs laitiers ont profité de la hausse des prix du lait avec un résultat par actif non salarié en hausse de près de 30% à 30.100 euros.
De même pour les viticulteurs qui verraient leurs revenus progresser en moyenne de 27%, à 46.200 euros. Malgré une récolte “en forte hausse”, les prix “resteraient bien orientés sur la campagne” selon Agreste.
Les maraîchers perdraient 5,5% de rémunération à 21.300 euros. Pour les producteurs de poulets et d’?ufs, le revenu reste stable à 20.700.