ènes, le 20 juin 2014 |
[16/12/2014 12:41:22] Belgrade (AFP) Pékin entend promouvoir une coopération accrue avec les pays d’Europe centrale et de l’est, lors d’un sommet économique mardi à Belgrade dont un des principaux projets sera le développement de l’infrastructure de transport dans la région.
Les projets qui seront examinés à Belgrade font partie d’une stratégie entamée il y a six ans en Grèce avec la cession au géant Cosco de deux terminaux du port du Pirée, alors que 80% du commerce de la deuxième économie mondiale avec le vieux Continent se fait par la mer.
“Nous proposerons la construction d’une voie rapide, terrestre et maritime, s’appuyant sur la voie ferrée Budapest-Belgrade et le port grec du Pirée pour améliorer la connectivité régionale”, a déclaré le Premier ministre chinois Li Keqiang dans une interview à la presse locale à l’occasion du troisième sommet économique annuel entre la Chine et seize pays du centre et de l’est de l’Europe.
L’accord sur la construction de la voie ferrée Budapest-Belgrade pour trains à grande vitesse devait être signée lors du sommet de Belgrade.
La Chine, qui dispose d’importantes réserves de devises, s’intéresse tout particulièrement aux infrastructures, à l’énergie, à l’agriculture et à l’industrie.
L’augmentation du volume des investissements, resté en dessous des attentes affichées lors des précédents sommets, en 2012 à Varsovie, lorsque la Chine avait promis des lignes de crédit de 10 milliards d’euros, et en 2013 à Bucarest, reste au coeur de ce sommet.
Hormis la Hongrie et la Serbie où les investissements chinois se chiffrent en milliards d’euros, dans les autres pays tels que la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie et les pays Baltes, ce montant est plutôt d’ordre symbolique.
En Pologne, ils s’élevaient en 2013 à près de 300 millions d’euros, en Roumanie ils ont chuté, passant de 114 millions d’euros en 2013 à 45 millions en 2014.
Fin octobre, la Chine a accordé un crédit de 687 millions d’euros au Monténégro pour financer la construction d’un tronçon d’autoroute et a conclu avec la Bosnie un accord préliminaire sur la construction de 62 km d’autoroute.
Pékin est également intéressé par les ports sur l’Adriatique, notamment en Croatie et en Albanie, mais aucun accord n’a jusqu’à présent été conclu.
– Le marché chinois pour parer aux sanctions russes –
Le sommet évoquera également les échanges commerciaux qui sont en hausse avec 48 milliards d’euros en 2014, soit 3,9 milliards d’euros de plus qu’en 2013. Le géant asiatique enregistre néanmoins un excédent net par rapport à ses seize partenaires européens.
Certains pays, comme la Pologne, espèrent accroître leurs exportations vers la Chine et parer ainsi aux effets négatifs des sanctions imposées par Moscou à l’Union européenne en réponse à celles que Bruxelles a introduit contre la Russie à cause de la crise ukrainienne.
“Nous espérons vendre nos produits alimentaires à la Chine (…), la Russie était un grand marché pour nous”, a indiqué le professeur polonais Bogdan Goralczyk de l’Institut de développement de l’Europe centrale et orientale (CEED), basé à Varsovie.
En marge du sommet, M. Li, le premier chef de gouvernement chinois à se rendre en Serbie en 28 ans, va inaugurer un pont de 1,5 km sur le Danube à Belgrade dont la valeur est de 136,5 millions d’euros. Il s’agira du premier grand projet d’infrastructure de son pays en Europe.