ésident de Familles rurales, Dominique Marmier (Photo : Philippe Huguen) |
[16/12/2014 18:58:26] Paris (AFP) Les prix des médicaments en vente libre dans les pharmacies restent relativement stables mais des écarts importants subsistent, les produits pouvant être entre deux et quatre fois plus chers d’une officine à l’autre, selon l’enquête annuelle de l’association Familles rurales.
“La mise en vente libre des médicaments n’a pas généré une baisse significative des prix, malgré la loi de 2008 qui avait pour principal objectif la baisse des prix”, a observé le président de Familles rurales, Dominique Marmier, en présentant mardi l’enquête à la presse.
“Dans les pharmacies, les prix restent stables mais les écarts de prix sont très importants, de deux à quatre”, a-t-il souligné.
Un décret de juillet 2008 a ouvert le libre accès en pharmacie pour certains médicaments, une mesure qui concerne aujourd’hui plus de 400 produits d’automédication dans de nombreux domaines (dermatologie, ophtalmologie, ORL, sevrage tabagique, traitements contre la douleur ou la toux).
L’étude de Familles rurales, réalisée dans 45 pharmacies situées dans 25 départements, montre que les médicaments sont moins chers quand ils sont en accès libre, une facilité adoptée aujourd’hui par la quasi-totalité des officines (92%).
Mais l’association relève aussi que “les prix figurent de moins en moins sur les boîtes” et sont le plus souvent affichés sur les présentoirs. L’association recommande donc aux consommateurs de demander systématiquement un ticket de caisse pour avoir les prix détaillés des produits qu’ils achètent.
– De gros écarts de prix –
L’association, qui réalise son observatoire des prix des médicaments depuis 2010, a constaté que les prix ont “peu varié entre 2013 et 2014”, avec des hausses comprises pour l’essentiel entre 0,8% et près de 5% (avec une exception notable pour le sérum Physiologica en hausse de 10%) et des baisses de 0,8% à 3,4% (l’anti-diarrhéique Imodium).
Sur cinq ans, depuis 2010, seuls trois produits sur les 14 formant l’étude ont vu leurs prix baisser: Activir (antiviral), Dacryum (solution de lavage de l’oeil), Imodium.
Pour le seul produit du panel vendu à la fois dans les pharmacies et grandes surfaces, le lait Gallia 1er âge, la moyenne du prix est inférieure en grande distribution (18,71 euro/kg contre 20,75).
Le relevé de Familles rurales montre d’autre part qu’en 2014, les prix des médicaments “restent très dispersés avec un rapport situé entre 1,5 et 4,1” selon les pharmacies. L’écart moyen peut aller jusqu’à 4,40 euros et jusqu’à plus de 6 euros sur une boîte. “On ne constate pas de resserrement des écarts” en comparant les années, ajoute-t-elle.
Familles rurales a également étudié la vente de médicaments sur internet, autorisée depuis janvier 2013. En juillet 2014, le ministère de la Santé répertoriait 171 sites (contre 63 en 2013). Toutefois, seulement 88 de ces sites proposaient la vente de médicaments, selon l’enquête.
Les prix y sont en moyenne moins élevés que les pharmacies physiques mais en prenant en compte les frais de port (5,91 euros en moyenne) “acheter sur internet ne revient pas à moins cher”, a estimé M. Marmier.
Comme en pharmacie, les prix sur les sites connaissent “une grande disparité”, et pour 5 produits, le prix maximal a même été constaté sur internet.
L’association signale également que les recommandations de bonne conduite des sites en ligne “ne sont pas toujours respectées”, notamment la nécessité de remplir un questionnaire, même sommaire, avant de valider une commande, ce qui n’est fait que pour les deux tiers des achats.
Elle demande aussi que ne figurent sur les sites que les trois logos officiels (ANSM, Ordre des pharmaciens, ARS) en attendant le logo européen qui arrivera le 1er juillet 2015.
L’Observatoire des prix des médicaments de Familles rurales, créé en janvier 2010, relève les prix de 14 produits fréquemment utilisés (12 médicaments et 2 spécialités non médicamenteuses) vendus sans ordonnance.