Partech Ventures propose un modèle inédit d’accompagnement des start-up

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à Paris le 17 décembre 2014 (Photo : Eric Piermont)

[17/12/2014 19:17:55] Paris (AFP) C’est un immeuble de neuf étages au centre de Paris, financé par le fonds d’investissement Partec Ventures et destiné à accueillir et à accompagner une quarantaine de start-up. Pourtant le “Shaker” n’est pas une pépinière d’entreprise comme une autre, mais un concept inédit où de grands groupes sont aussi présents.

Proche des nombreux incubateurs et accélérateurs du Silicon Sentier voisin, cette structure se différencie selon ses créateurs par la présence de grands groupes au sein même du “Shaker”, ce qui en ferait “un campus ouvert sur l’innovation”.

BNP Paribas, Econocom, Dentsu, Lagardère Active, Saint-Gobain et France Télévisions ont activement participé au financement et y seront représentés.

Cette facilitation des échanges doit déboucher sur des sources d’inspiration pour ces grands acteurs et des pistes concrètes de business pour les start-up dont Dreem, Kantox, Hairfie et Sigfox.

“C’est long et risqué de mettre en marche de l’innovation en interne alors que c’est typiquement le savoir-faire des start-up”, assure à l’AFP Philippe Collombel, qui copréside Partech Ventures avec Jean-Marc Patouillaud.

“On est à un moment intéressant où les grands groupes ont besoin d’agilité, surtout depuis leur prise de conscience qu’ils n’étaient pas à l’abri d’un bouleversement majeur du type Uber ou Facebook”, ajoute-t-il.

“La naissance de ce lieu, c’est la conséquence de notre activité, qui nous amène à investir dans des start-up ayant divers degrés de maturité, et le souhait de leur procurer un environnement basé sur l’émulation”, explique Romain Lavault, associé chez Partech.

Cette initiative de Partech repose en premier lieu sur le constat de la difficulté vécue par les start-up qui viennent de lever des fonds à se loger dans la capitale tout en bénéficiant de bonnes infrastructures de télécommunications.

“A Paris, trouver des bureaux avec un bail normal pour une start-up, c’est très compliqué, au contraire d’une sous-location, mais dans ce cas, le problème, c’est qu’on n’est pas chez soi et qu’on est rapidement à l’étroit”, souligne Romain Lavault.

“De même, des sociétés qui ont un bail en bonne et due forme se retrouvent dans l’impossibilité d’embaucher davantage car elles n’ont pas assez d’espace, c’est absurde”, déplore-t-il.

– Dix-huit mois maximum –

“On a passé un an à l’incubateur de Sciences Po rue de Grenelle et un an dans des bureaux qu’on sous-louait dans le Sentier, mais avec l’équipe qui s’agrandissait, cela devenait impossible de rester”, confirme Tancrède Besnard, cofondateur de PriceMatch, une solution de gestion du rendement pour l’hôtellerie.

“La proposition de Partech, un de nos deux investisseurs, de nous installer ici avec la possibilité de louer au poste et pas à la surface est tombée à pic”, se réjouit-il.

Les start-up sélectionnées paient en effet environ 400 euros par salarié à Partech Ventures, un montant censé couvrir le loyer dû au propriétaire de l’immeuble en cas d’occupation optimale.

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à Paris le 17 décembre 2014 (Photo : Eric Piermont)

Le fonds de capital-risque a créé une filiale chargée spécifiquement de gérer l’endroit qui occupe une surface de 2.200 m2 dans l’ancien siège du journal Le Figaro, proche du quartier du Sentier.

Les travaux qui ont compris le percement d’une deuxième cage d’escalier ont duré six mois et coûté près d’un million d’euros avec au final un rendu futuriste dans des locaux modulables.

A chaque étage, une serrure biométrique permet ainsi de ne laisser entrer que les employés censés y travailler.

Au rez-de-chaussée auront lieu des événements tandis qu’au dernier étage les rendez-vous peuvent se prolonger sur une terrasse avec vue imprenable sur les toits de Paris.

Dans un premier temps, les jeunes pousses intégrant le “Shaker” ne feront pas toutes partie du portefeuille du fonds, qui devrait gérer globalement entre 500 et 600 millions d’euros en 2015.

“On a prévu de rester jusqu’à notre prochaine levée de fonds ou jusqu’à ce qu’on devienne trop gros”, affirme Arthur Dagard, cofondateur d’Evergig, spécialiste de la création collaborative de vidéos de concerts.

Afin d’assurer un roulement des start-up au “Shaker”, la durée de location maximale y est fixée à 18 mois et la taille critique limitée à 40 salariés.

Ses initiateurs espèrent voir plusieurs des pépites hébergées marcher dans les pas du site de réservation de restaurants La Fourchette, en partie financé par Partech à partir de 2012 et vendu en mai dernier à TripAdvisor pour 160 millions de dollars.