Vente d’Eurostar : la SNCF envisage d’exercer son droit de préemption

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à la gare Saint-Pancras de Londres, le 13 novembre 2014 (Photo : Andrew Cowie)

[18/12/2014 08:49:51] Paris (AFP) La SNCF, actionnaire de la compagnie ferroviaire transmanche Eurostar à 55%, serait prête à exercer son droit de préemption si l’acquéreur de la part de l’Etat britannique, qui souhaite vendre les 40% qu’il possède, ne lui convient pas, selon une information publiée jeudi dans le quotidien économique Les Echos.

Citant une source proche du dossier, Les Echos assurent que la liste resserrée des candidats au rachat compte un consortium formé par le fonds d’investissement 3i et Predica, une filiale du Crédit Agricole, un autre consortium mené par le fonds souverain de Singapour, un groupe chinois et les chemins de fer néerlandais.

“Certains de ces candidats n’ont pas les faveurs de la SNCF”, écrit le quotidien économique, qui assure que la compagnie ferroviaire est prête à exercer son droit de préemption si le candidat retenu “n’est pas compatible avec le projet industriel d’Eurostar”.

La SNCF devrait débourser 300 millions de livres (382 millions d’euros) pour exercer son droit de préemption, ce qui équivaut à la valorisation des 40% possédés par le Royaume-Uni.

Contactée par l’AFP, la SNCF n’a pas souhaité commenter cette information.

Le gouvernement britannique a lancé à la mi-octobre le processus de vente de sa part de 40% dans Eurostar, qu’il espère boucler au premier trimestre 2015.

La décision avait été annoncée l’an dernier dans le cadre d’un plan de privatisations de 20 milliards de livres (25,4 milliards d’euros) d’ici 2020.

La compagnie ferroviaire exploitant le train à grande vitesse entre Londres, Paris et Bruxelles est aujourd’hui détenue à 55% par la SNCF française, à 40% par l’Etat britannique via la société publique London & Continental Railways et à 5% par la compagnie ferroviaire belge SNCB.

Mi-octobre, la SNCF avait indiqué à l’AFP qu’elle ne souhaitait pas reprendre tout ou partie des 40% britanniques, n’ayant “pas l’intention de participer en tant qu’investisseur au processus de vente (…) mais en tant qu’actionnaire majoritaire de la société, intéressé à l’avenir de l’actionnariat”, selon un porte-parole.

L’opérateur ferroviaire français, bien que détenant 55% d’Eurostar, exerce aujourd’hui ses activités, en contrôle conjoint avec l’opérateur britannique. “En cas de vente de la participation du gouvernement britannique, il est prévu qu’un nouveau pacte d’actionnaires entre en vigueur. Une nouvelle gouvernance sera donc mise en place permettant à SNCF de disposer du contrôle de la société, en cohérence avec sa position d’actionnaire majoritaire à 55%”, avait déclaré ce porte-parole.

Eurostar, qui a fêté ses 20 ans en novembre, a enregistré au troisième trimestre un chiffre d’affaires en hausse de 2% (266 millions d’euros) et le nombre de voyageurs transportés a crû de 3% par rapport au troisième trimestre 2013.