Nissan va augmenter sa production au Japon pour profiter du yen faible

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à Oran en Algérie (Photo : Farouk Batiche)

[19/12/2014 08:57:32] Tokyo (AFP) Le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, a annoncé vendredi son intention d’augmenter la part des véhicules produits au Japon dans un contexte de net affaiblissement du yen, sans pour autant remettre en cause les délocalisations menées quand la devise nippone était à des niveaux élevés.

“Nous avions vivement dénoncé à l’époque le yen fort, nous souhaitions un taux de change neutre, à savoir un dollar pour 100 yens”, a-t-il rappelé lors d’un point de presse à Yokohama, siège de l’entreprise.

Maintenant que le billet vert côtoie les 120 yens, un regain “que nous n’aurions jamais imaginé il y a un an”, “nous allons accroître la production au Japon, une étape logique puisque le yen n’est plus un handicap”, a déclaré le dirigeant.

Le nombre de voitures fabriquées dans l’archipel devrait ainsi passer de 900.000 au cours de l’exercice actuel à “un million” voire plus en 2015-2016, soit 20% du total mondial, a-t-il précisé.

Il ne s’agira pas d’une opération au détriment de la production à l’extérieur, a précisé M. Ghosn.

“Nous ne modifions pas notre stratégie globale qui est de produire localement” pour réduire au maximum les effets de changes, a-t-il insisté. En outre, “nous devons être prudents car le yen pourrait se renforcer dans l’avenir”.

Les exportateurs, en premier lieu les constructeurs d’automobiles, ont fortement bénéficié de la dépréciation du yen, conséquence indirecte de la politique économique (dite abenomics) du Premier ministre Shinzo Abe.

Ce phénomène renforce leur compétitivité à l’étranger et gonfle mécaniquement leurs recettes comptabilisées en yens. Quand le dollar s’élève d’un yen sur un an, Nissan voit son bénéfice opérationnel grimper de 12 milliards.

De manière plus générale, Carlos Ghosn a vanté les mérites des abenomics. “Le monde des affaires ne peut pas ne pas soutenir cette stratégie qui redonne un nouvel élan à l’économie”, a-t-il estimé, jugeant qu’on en verrait les effets dans quelques mois.