Les Tunisiens ont montré qu’ils savent commencer une révolution et la finir. Adieu le provisoire. Et “en avant, marche“, la Tunisie de la liberté et de la démocratie… et de la prospérité et de la justice et de l’inclusion qui dit adieu à l’exclusion. Re-vive la Tunisie et Re-vive la deuxième République.
Le 21/12 de ce millésime de la gloire pour la Tunisie que restera dans nos mémoires l’année 2014, nous avons fait sauter le dernier verrou de la fatalité et de la malédiction de la dictature. Plus personne ne pourra venir nous opprimer au motif que nous ne sommes pas un peuple mûr pour la démocratie. C’est terminé, fini, payé, oublié, balayé, et ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir du passé…
Nous avons érigé la démocratie comme choix de vie. Nous prenons le pari que ce sera IRREVESIBLE! Nous écrivons sous l’effet de l’exaltation de l’affranchissement de cette incapacité ethnique et spirituelle dont on nous affligeait, en étant arabes et musulmans, de ne rien comprendre à la démocratie.
A présent nous savons que nous sommes capables de mettre sur pied un Etat de droit. Il faut le mettre en service et ne pas rater la mise à feu de ce dispositif. Lever de rideau sur une nouvelle physionomie politique du pays.
Enfin la Réalpolitique
A présent qu’il y a une figure politique à Carthage, il est aisé de nommer un manager à la Kasbah. On peut se permettre de spéculer un tant soit peu. Entre Abdlkrim Zbidi et Radhi Meddeb, les deux candidats les plus en vue, c’est le second, vu son profil marqué de manager, qui s’arroge les faveurs des pronostics. A cette condition, la division des tâches entre les deux institutions de la présidence et du gouvernement nous ferait gagner en cohérence et certainement en efficacité. Au président de concevoir et au chef du gouvernement de réaliser. A cette condition, l’attelage peut avancer à un régime de croisière, sans risquer de patiner. Il est difficile d’imaginer qu’il puisse être gêné par l’opposition car autant on peut s’opposer à des choix d’un gouvernement politique autant il est difficile et malaisé de contrer un gouvernement à coloration de “professionnalisme“. “Par conséquent“, l’opposition au Parlement ne pourra prendre sa revanche sur le parti majoritaire en bloquant ses décisions ou en cherchant à le mettre en minorité via une motion de censure.
Nous prenons le pari que les cent premiers jours seront des jours de grandes décisions qui nous feront oublier l’inertie ambiante qui s’est installée dans le pays ces trois dernières années. Enfin, le pays va mettre plein gaz et les bouchées double et triple. Cela ne fait pas de doute on va décoller.
Un vieux souvenir devenu un crédo historique
En transe démocratique, je cède à mon euphorie du moment, mais avec lucidité. Je vois que la “Tunisie est une construction solide“ et que ce n’est pas un coup de bluff. Je revois Bourguiba faire la leçon à Khadafi en vue de généraliser l’enseignement dans son pays, et ce dernier tiquer de crainte d’être renversé par les Libyens. Le résultat des courses est qu’un peuple instruit finit par maîtriser ses démons et faire triompher les forces du bien contre le mal.
Abou Yadh s’est senti à l’étroit en Tunisie et a pris la fuite. Abdelhakim Belhaj a mis à feu et à sang la Libye. CQFD.
En engageant la démocratie dans notre pays, que restera-t-il d’un certain Eric Zemmour, vague intellectuel déluré? Quand le naïf Zemmour dit que les musulmans de France ne savent pas se convertir à la démocratie, la gifle retentissante lui vient de Tunisie et va souffler toute son hérésie. Si les musulmans de France sont mal à l’aise, c’est parce que la France n’a pas su les intégrer. Point à la ligne.
Tous ces petits minets de plateaux de télé devront trouver un autre travail demain. Ils ne peuvent continuer à jouer indéfiniment aux oiseaux de mauvais augure et de la haine.