Avec déjà à son actif plusieurs manifestations organisées en Tunisie et en Côte d’Ivoire, Riadh Azaiez, consultant tunisien de naissance et de cœur, et ivoirien d’adoption (il avait obtenu la nationale ivoirienne en 2010), jette aujourd’hui son dévolu sur les technologies de l’information et de la communication. En effet, c’est à ce secteur qu’il consacre son prochain salon, Consultafric, qui se tiendra du 17 au 19 février 2015, et regroupera également des opérateurs de la Poste et des métiers du consulting.
Placé sous le haut patronage de Bruno Koné, ministre ivoirien de la Poste et des TIC, Consultafric est organisé avec le soutien de l’Ambassade de Côte d’Ivoire en Tunisie et le Centre de promotion des exportations, et, surtout, en partenariat avec l’Agence nationale du service universel des télécommunications (ANSUT, Côte d’Ivoire).
Même si des opérateurs pays pourraient y prendre part, Consultafric sera, du moins dans cette première édition, un Salon à dominante tuniso-ivoirienne; destiné donc à faire rencontrer, sous la forme de projets de partenariat, prestataires tunisiens et donneurs d’ordre ivoiriens dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.
Et à en croire les entreprises tunisiennes opérant déjà en Côte d’Ivoire, et installées pour certaines d’entre elles dans le pays, cette rencontre entre demande ivoirienne et offre tunisienne est non seulement possible mais très prometteuse. Comme en témoigne l’expérience de quelques entreprises dont Riadh Azaiez a fait son principal argument pour «vendre» le Salon Consultafric aux opérateurs tunisiens du secteur des TIC.
Installé depuis juillet 2014 à Abidjan, à travers une filiale baptisée One Tech Africa, le groupe One Tech, contrôlé et dirigé par Moncef Sellami, a choisi ce pays car, explique, Tarek Bouattour, Dga, «c’est le plus de la région le plus intéressant économiquement». D’ailleurs, les débuts de cette expérience sont, assure le dirigeant de One Tech, «très bons, voire excellents». Et pourraient baliser la voie des implantations dans d’autres pays dans les années à venir.
S’étant fixé comme objectif un taux de croissance de 20%, et obligé de ce fait de chercher des relais de croissance externes, Hexabyte, fournisseur d’accès à Internet, a entamé sa prospection il y a dix-huit mois et a choisi depuis trois mois de s’implanter en Côte d’Ivoire, «portail d’entrée pour la région», selon Naceur Hidouci.
Mais le marché de l’accès à Internet étant saturé, constate son directeur général, Hexabyte compte y commercialiser sa tablette tunisienne. Et vient à cet effet de conclure un contrat avec l’un des plus gros opérateurs Internet pour utiliser son réseau de distribution.
CIT Consulting opère depuis cinq ans à Abidjan et a été, assure Belgacem Jemal, le premier à y proposer ce genre de services. Pour ce responsable de ce cabinet spécialisé dans la business intelligence et l’informatique décisionnelle, celui qui veut travailler avec l’Afrique subsaharienne ne peut pas le faire à distance. Ensuite, deuxième conseil, il doit être conscient que les marchés octroyés par voie d’appels d’offres ne représentent que 1% du total. Et, enfin, qu’il faut s’armer de patience car les marchés mettent du temps –de 6 mois à 2 ans- pour aboutir.
Pour Afif Fantar, dont la société a à son actif l’installation du réseau de la BAD à Tunis, qui a planté son drapeau au Burkina Faso, les Tunisiens qui partent à la conquête du marché extérieur en général et sub-saharien en particulier ont un atout –une plus grande capacité de communication que les Français- et un défaut –ils ne savent pas «se mettre ensemble». Or, selon Afif Fantar, «seul on ne peut pas faire grand-chose».
Vieux routier du marché sub-saharien –son premier appel d’offres il l’a remporté en 1989 au Rwanda-, Abderrazek Lejri y opère aujourd’hui dans le cadre d’un Groupement d’Intérêt Economique (GIE) créé avec Sassi Jerjri, et qui a développé, selon ce dernier, «un système de gestion des ressources humaines et un ERP à la hauteur de ceux des multinationales».
Get’IT, un autre groupement tunisien dans les TIC, a lui aussi mis le cap sur l’Afrique sub-saharienne. Selon son directeur-coordinateur, Khamed Mhiri, le groupement, qui «commence à avoir les premiers frémissements, mais encore de contrats», prévoit d’ouvrir un bureau à Abidjan en 2015.
PDG du Pôle Technologique de Sfax, Nejib Abida essaie d’emmener les jeunes sociétés qu’il héberge en Afrique sous la bannière de l’institution qu’il dirige. Fort de sa contribution à la mise en place de technopôles dans plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne, le Pôle Technologique de Sfax veut en ouvrir les portes à ses jeunes pousses.
Avec de telles cartes dans son jeu, Riadh Azaiez, le promoteur de Consultafric, est bien parti pour gagner la partie en renforçant le contingent des entreprises tunisiennes engagées en Afrique sub-saharienne.