Chiffres du chômage : pas de cadeau attendu pour Noël

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à Pôle emploi fin novembre (Photo : Philippe Huguen)

[24/12/2014 05:38:20] Paris (AFP) Une amélioration des chiffres du chômage ? Le Premier ministre Manuel Valls n’attend pas de “bonnes nouvelles” de la publication, mercredi à la mi-journée, du nombre d’inscrits à Pôle emploi fin novembre.

“Malheureusement il ne faut pas s’attendre à de bonnes nouvelles”, a prévenu mardi le Premier ministre, refroidi par les contre-performances économiques de l’année, entre taux de chômage record, croissance atone et destruction d’emplois.

“Je crains que ces chiffres ne soient pas bons car nous avons connu malheureusement encore au mois de novembre des destructions d’emplois, des faillites d’entreprises”, a déclaré Manuel Valls sur Europe 1, évoquant une croissance “faible”.

L?Institut national de la statistique (Insee) confirmait peu après une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,3% en France au troisième trimestre, faisant suite à un recul de 0,1% au deuxième trimestre.

L’Insee avait déjà estimé le 18 décembre que le chômage devrait poursuivre sa hausse d’ici à mi-2015, avec une croissance à 0,3% au premier comme au deuxième trimestres 2015. Selon l’institut, le taux de chômage devrait s’établir à 10,4% de la population active fin 2014 (10,0% dans la seule métropole) et à 10,6% à la mi-2015 (10,2% en métropole).

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ée à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

Le président de la République, François Hollande, avait alors admis que la croissance ne serait pas suffisante pour que le chômage baisse, même avec 1% de croissance prévu en 2015 .

La plupart des économistes s’accordent à dire qu’il ne peut pas décroître si la croissance annuelle est inférieure à 1,5%. Conséquence: aucune organisme ne prévoit de reflux du chômage avant 2016.

Un nouveau record du nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi avait été atteint fin octobre. L’opérateur public a recensé à cette période 3,72 millions de chômeurs sans activité, dont 3,46 millions en métropole, après avoir connu la plus forte hausse depuis février.

La destruction de 55.200 emplois dans le secteur marchand au troisième trimestre a fini d’assombrir les perspectives d’embellie qu’avaient laissé entrevoir les 7.000 emplois créés au second trimestre. Au total, l’emploi (marchand et non marchand) stagnerait en 2014 -après une hausse de 49.000 postes en 2013- et “augmenterait de 18.000 au premier semestre 2015”, estime l’Insee.

– Rebond d’activité en 2015 ? –

Car l’Institut national de la statistique s’attend à ce que le Pacte de responsabilité produise ses effets en 2015, évaluant son impact à 80.000 emplois sur l’année.

Dans un premier temps, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) “entraînerait un surcroît de 10.000 emplois par trimestre”. Parallèlement, “les premières mesures” du Pacte de solidarité, consistant en des exonérations de cotisations et des baisses d’impôts, en vigueur à partir du 1er janvier, “soutiendraient l’emploi à hauteur de 10.000” postes supplémentaires par trimestre.

Malgré les difficultés de négociation dans le cadre du Pacte, celui-ci devrait monter en puissance. Les branches professionnelles commencent à prendre des engagements chiffrés, en termes d’embauches et d’accueil d’alternants. A ce jour, des accords ont été signés dans sept des 50 plus grandes branches.

Le léger rebond d’activité attendu début 2015 pourrait gagner le marché de l’emploi en fin d’année ou début 2016, les effets de la croissance se faisant généralement sentir avec deux ou trois trimestres de décalage.

Dans l’attente d’un redémarrage de l’emploi dans le secteur privé, le gouvernement poursuit son action sur les emplois aidés, essentiellement dans le secteur non marchand. Il prévoit 445.000 nouveaux contrats pour 2015, après 430.000 prescrits en 2014.

Manuel Valls s’est dit pour sa part “convaincu” que “l’investissement aux entreprises” permettra “progressivement à la croissance de revenir” ainsi que “la création de richesses et d’emplois”.