à Tokyo, le 11 novembre 2014 (Photo : Kazuhiro Nogi) |
[24/12/2014 10:12:11] Tokyo (AFP) L’équipementier automobile japonais Takata, dont les airbags défectueux ont causé de nombreux incidents et des millions de rappels, a annoncé mercredi la démission de son président en charge des opérations, Stefan Stocker, ainsi que la réduction du salaire de plusieurs responsables.
Shigehisa Takada, petit-fils du fondateur qui dirige actuellement le conseil d’administration, prendra en charge ses fonctions afin de “mieux centraliser la réponse” à la crise et d'”accélérer la prise de décisions”, explique Takata dans un communiqué.
M. Takada va par ailleurs voir ses émoluments diminuer de 50% pendant quatre mois, et M. Stocker de 30%. Le Suisse, arrivé début 2013, continuera à siéger au conseil, précise la firme nippone.
La rétribution de trois autres dirigeants sera également abaissée de 20% sur la même période.
Dans une déclaration distincte, Takata présente de nouveau ses “excuses les plus sincères” à la famille des cinq victimes recensées à ce jour (quatre aux Etats-Unis, une en Malaisie), ainsi qu’à “ceux qui ont été blessés du fait de ses coussins de sécurité défaillants”.
Le fabricant d’airbags, un des plus importants fournisseurs au monde, est dans la tourmente depuis plusieurs mois. Cible d’une enquête pénale et de plusieurs plaintes aux Etats-Unis, il est accusé d’avoir masqué le problème pendant des années.
Outre l’impact dévastateur de cette affaire sur son image, il subit de lourdes pertes et a vu son action plonger de plus de 50% à la Bourse de Tokyo cette année.
Ses airbags défectueux, produits dans les années 2000, peuvent exploser et projeter des fragments de métal et plastique sur les passagers. L’agent gonfleur utilisé –du nitrate d’ammonium– est notamment susceptible de se détériorer en cas d’exposition à une humidité excessive.
Au moins 20 millions de voitures d’une douzaine de constructeurs, dont un grand nombre en Amérique du Nord, ont dû être convoquées au garage pour réparation ou à titre de précaution.
Cette annonce survient quelques jours après la publication d’une lettre ouverte dans quatre journaux américains et trois allemands. “Nous comprenons les inquiétudes du public et nous les prenons au sérieux”, y écrivait le groupe, très critiqué pour sa gestion de la crise.