Grèce : échec de l’élection du président, législatives anticipées fin janvier

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écembre 2014 à Athènes (Photo : Aris Messinis)

[29/12/2014 12:43:08] Athènes (AFP) Le Parlement grec a échoué lundi dans sa troisième tentative d’élire le président de la République, précipitant l’organisation de législatives anticipées qui pourraient porter au pouvoir le parti de la gauche radicale Syriza.

Après l’échec de Stavros Dimas, ancien commissaire européen et candidat du gouvernement à la présidentielle, le Parlement devra être dissous dans les dix jours.

Le Premier ministre Antonis Samaras a indiqué immédiatement qu’il demanderait au président de la République actuel, Carolos Papoulias, que ces élections se tiennent dès le 25 janvier. Il a estimé qu’elles seraient “les plus décisives depuis des décennies”.

M. Dimas, qui devait réunir 180 voix sur son nom lors de ce troisième et dernier tour, n’en a réuni que 168, soit exactement le même score qu’il y a six jours au deuxième tour (après 160 au premier tour).

La Bourse d’Athènes a cédé plus de 11% après ce résultat, les marchés redoutant une arrivée au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza. Les pertes se réduisaient néanmoins une heure après le vote, à -6,5%. Le taux de l’obligation à 10 ans s’est également envolé à 9,55%, signe de défiance des marchés, alors qu’il avait terminé la semaine dernière à 8,5%.

La première déclaration du leader de Syriza, le jeune député européen Alexis Tsipras, a été sans équivoque : par ce vote, a-t-il dit, le peuple a montré “sa volonté de mettre fin aux politiques de rigueur”, “l’avenir a déjà commencé”, a-t-il ajouté.

Membre éminent du parti Nouvelle Democratie de M. Samaras, la députée Dora Bakoyannis a estimé que “l’opposition avait aujourd’hui forcé l’arrivée d’élections au pire moment pour l’économie du pays”.

La Grèce a été le pays le plus touché de la zone euro pendant la crise de la dette. Elle a été sauvée de la faillite par ses créanciers internanionaux, FMI, UE, BCE, qui se sont engagés à lui prêter 240 milliards d’euros, mais en échange d’une politique économique très difficile pour les Grecs, dont plus d’un quart sont au chômage.

La situation n’est pas tout à fait stabilisée, et la Grèce a dû accepter une extension de deux mois jusqu’en février du plan d’aide de l’Union européenne.