FMI : pas de discussion sur l’aide avant un nouveau gouvernement

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élire un président de la République, le 29 décembre 2014 à Athènes (Photo : Angelos Tzortzinis)

[29/12/2014 16:53:03] Washington (AFP) Les discussions sur la prochaine tranche d’aide à la Grèce sont suspendues en attendant la formation d’un nouveau gouvernement qui suivra les élections anticipées de la fin janvier annoncées lundi par Athènes, a indiqué le Fonds monétaire international.

Les discussions sur ce versement, effectué conjointement avec les autorités européennes, “reprendront une fois qu’un nouveau gouvernement sera en place” à Athènes, a indiqué le porte-parole du FMI, Gerry Rice, dans un très bref communiqué.

Le Parlement grec a échoué lundi dans sa troisième tentative d’élire le président de la République, précipitant l’organisation de législatives anticipées qui pourraient porter au pouvoir le parti de la gauche radicale Syriza.

Cette échéance électorale, fixée au 25 janvier, va donc mettre en suspens les difficiles négociations sur le versement de la prochaine tranche de prêt, prévue par le plan d’aide accordé en 2012 à la Grèce par la troïka (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) en échange d’une cure d’austérité drastique.

Selon le FMI, ce report ne met toutefois pas en péril la viabilité financière du pays, qui a renoué avec la croissance après six années de profonde récession.

“La Grèce ne fait pas face à des besoins de financement immédiat”, a indiqué le porte-parole du Fonds, suggérant qu’Athènes avait encore assez d’argent dans ses caisses pour faire fonctionner le pays et faire face à ses obligations financières.

Athènes a récemment suggéré qu’elle souhaitait s’affranchir plus tôt que prévu de l’aide du FMI, qui doit en théorie s’étendre jusqu’en 2016. Le volet européen du plan d’aide devait, lui, s’achever fin 2014 mais il a été récemment prolongé de deux mois.

Le FMI avait versé, avec retard, sa dernière tranche d’aide à Athènes fin mai en déboursant 3,4 milliards d’euros.

Depuis, les discussions sur le prochain prêt ont piétiné en dépit de plusieurs missions et rencontres à Athènes et à Paris entre les autorités grecques et la troïka.

Pour remplir son objectif d’un excédent budgétaire primaire (hors charges de la dette) à 3% du PIB et d’un déficit à 0,2%, Athènes devrait compter avec 2 à 3 milliards d’euros de ressources supplémentaires, affirme la troïka. Un calcul contesté par la Grèce.

Soumise à une politique d’austérité drastique en raison de la crise de la dette, la Grèce a traversé une profonde récession depuis 2008, ce qui a entraîné une chute du pouvoir d’achat et une baisse des prix à la consommation apparue en mars 2013, une première depuis 45 ans.