à Sotchi, en novembre 2013 (Photo : Yuri Kadobnov) |
[29/12/2014 17:50:46] Moscou (AFP) Le géant gazier russe Gazprom a annoncé lundi le rachat des parts du français EDF, de l’italien Eni et de l’allemand Wintershall (groupe BASF), mettant sous son contrôle la totalité de la société South Stream Transport B.V., après l’abandon par Moscou du projet de gazoduc vers l’Europe.
“Aujourd’hui, Gazprom a conclu un accord avec Eni, Wintershall et EDF concernant l’acquisition auprès d’eux de 50% de la compagnie de South Stream Transport B.V.”, a indiqué dans un communiqué la société, qui possède déjà les 50% restants.
Cette annonce a été confirmée par des communiqués similaires d’EDF, qui possédait 15% du capital, et de Wintershall (15% également).
Initiative privée des groupes russe Gazprom et italien Eni d’un coût de 16 milliards d’euros, le projet South Stream a été abandonné début décembre par Moscou, sur fonds de fortes tensions entre les Russes et les Occidentaux dans le cadre de la crise ukrainienne.
Ce gazoduc, censé assurer la sécurité énergétique de l’Union Européenne grâce à des livraisons de gaz russe, devait relier sur 3.600 kilomètres la Russie à la Bulgarie pour se diriger ensuite vers l’Europe occidentale via la Serbie, la Hongrie et la Slovénie.
Lancé en décembre 2012 avant le conflit russo-ukrainien, il visait au départ à diversifier les routes du gaz russe, en contournant l’Ukraine par où transite actuellement près de la moitié des livraisons russes à l’UE.
Le gazoduc devait avoir une capacité de 63 milliards de m3 par an, soit l’équivalent des achats européens de gaz russe transitant par l’Ukraine.
A la place, la Russie compte construire un nouveau gazoduc vers la Turquie, qu’elle approvisionne déjà via la mer Noire par le gazoduc Blue Stream, et faire du pays un important pays de transit pour le gaz russe.
Le géant russe Gazprom a déjà annoncé la création de la société chargée de construire un nouveau gazoduc vers la Turquie, avec lequel elle espère remplacer le projet South Stream.