Global Finance Intergrity (GFI), un think tank américain, vient de publier son dernier rapport sur les flux financiers illicites du monde en développement vient de paraître. Rien ne semble changé par rapport aux années passées pour les pays en développement.
Globalement, les Etats en développement ont perdu 6,6 billions de dollars entre 2003 et 2012. Cela signifie que les sorties illicites d’argent ont augmentées en moyenne d’un taux ajusté en fonction de l’inflation de 9,4% par an, soit près de deux fois plus vite que le PIB mondial.
Le portail marocain yabiladi.com relève que le Maroc a perdu près de 10 milliards de dollars en 10 ans, se classant ainsi au 59ème rang mondial (sur 145) des pays ayant perdu le plus de capitaux. Le site chérifien indique même, selon les données du rapport, «… les Marocains ont illicitement expatrié 9,97 millions de dollars, soit près de 10 milliards de dollars entre 2003 et 2012. Chaque année, la fuite des capitaux a concerné en moyenne 998 millions de dollars». Mais deux années ont été particulièrement saigné le fisc marocain, 2005 et 2009, avec respectivement 3,5 milliards de dollars et 1,8 milliard de dollars, alors que «… 2011 est l’année des plus faibles fuites avec 243 millions de dollars illicitement exportés».
GFI souligne que les capitaux frauduleusement transférés à l’étranger «proviennent généralement de la criminalité, la corruption, l’évasion fiscale, et d’autres activités illicites». «Pour le cas du Maroc, il s’agit généralement de facturations commerciales frauduleuses. Elles représentent 69,2% (6,9 milliards de dollars) des sommes perdues par le royaume sur les dix ans d’étude».
De ce fait, le think tank américain conseille le gouvernement Benkirane de «mener un combat acharné contre ces pratiques». Pour le Maroc, il s’agit, entre autres recommandations, de «renforcer considérablement l’application des mesures douanières en équipant et en formant les agents pour une meilleure détection des facturations frauduleuses intentionnelles dans les transactions commerciales internationales».