Les dépenses totales de santé se sont élevées, en 2013, à près de 5,4 milliards de dinars, soit 493 dinars par habitant, ce qui correspond à 7,1% du PIB. C’est ce qu’a déclaré Ines Ayadi, chargée de mission au cabinet du ministre de la Santé, qui s’exprimait lors d’une rencontre organisée, lundi à Tunis, par le ministère de la Santé pour présenter les résultats des comptes de la santé pour les années 2012 et 2013.
Mme Ayadi a indiqué que les ménages constituent la source de financement la plus importante des dépenses totales de santé. “Malgré une baisse de 5,4 points en pourcentage par rapport à 2005, les ménages continuent de financer la part la plus importante des dépenses de santé avec 37,5%”, a-t-elle précisée.
Cette baisse est due à la création de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) qui finance les dépenses totales de santé à base de 34%. “Nonobstant cette amélioration, nous sommes encore loin des recommandations de l’OMS qui stipulent que le financement des ménages ne doit pas dépasser les 20% pour que les familles puissent faire face aux dépenses catastrophiques”, a-t-elle indiqué.
Les dépenses des ménages sont, essentiellement, opérées dans les pharmacies (37% des versements directs des ménages); les structures du secteur public ne reçoivent que 9% de ces dépenses. “Les Tunisiens dépensent beaucoup dans les médicaments et le secteur privé. Afin d’y remédier, il faut rationaliser l’usage des médicaments et valoriser le secteur public et la prévention”, recommande Mme Ayadi.
Pour sa part, le ministre de la Santé, Mohamed Salah Ben Ammar, a indiqué qu’une enquête aussi précise et détaillée permettra de cibler les actions du ministère, expliquant que le financement de la santé reste insuffisant en Tunisie, comme partout dans le monde.
Il a également indiqué que son département a choisi la couverture universelle de santé, ce qui nécessite plus de ressources.
A noter que l’enquête sur les comptes de la santé pour les années 2012 et 2013 a débuté depuis le mois de mai 2014 et a été menée par une équipe multidisciplinaire composée de 5 ministères (Santé -représenté par le pôle de l’économie de la santé-, Défense, Finances, Affaires sociales, Développement et Coopération internationale), en collaboration avec l’Institut national de la statistiques et le soutien de l’OMS.
Ridha Gatâa, PDG de l’Office national de la famille et de la population (ONFP), a présenté, à cette occasion, le Pprogramme national de planification familiale. Il a indiqué que le budget de l’Office au titre de 2014 (30 MDT) a diminué en raison de la baisse du financement étranger, ajoutant que ce budget ne permet à l’office d’exécuter ses programmes.