éciaux, boissons et animations, les restaurants, qui seront pour la plupart complets, préparent la soirée gourmande et festive de la Saint-Sylvestre en tentant de préserver un équilibre entre prix attractifs et qualité digne du réveillon (Photo : Lionel Bonaventure) |
[30/12/2014 11:02:29] Paris (AFP) Menus spéciaux, boissons et animations, les restaurants, qui seront pour la plupart complets, préparent la soirée gourmande et festive de la Saint-Sylvestre en tentant de préserver un équilibre entre prix attractifs et qualité digne du réveillon.
Même si la fréquentation générale des restaurants, à l’image du Groupe Flo (309 établissements) qui accuse une perte de 30% de clients en quatre ans, est en baisse, “les Français ne font pas l’impasse sur ce moment festif du 31” explique Bernard Boutboul, directeur général du cabinet Giraconseil, expert de la restauration.
Pour Rachel Gesbert, chef et gérant de La Fontaine aux Perles à Rennes, pas d’excuse : “les fêtes restent les fêtes, on veut se faire plaisir”.
“La nourriture pour les fêtes est un des postes de dépenses que les Français ne négligent pas”, complète Bernard Boutboul.
A la Taverne de la Marine, également située à Rennes, le menu du Réveillon est fixé à 89 euros depuis trois ans. “C’est une somme raisonnable et à garder. Dépasser les 90 euros, ce serait trop”, estime le gérant de la brasserie, Alain Moisan. Pour ce faire, le restaurant “travaille sur les achats et est très regardant sur les prix”.
Le menu du réveillon de la Fontaine aux perles, avec coupe de champagne et bouteille de bourgogne, est à 180 euros, 20 de plus qu’en 2013. Il n’a “pratiquement pas changé par rapport à l’année dernière”, mais “le piano-bar justifie” cette hausse, raconte Rachel Gesbert.
“Les Français ont un seuil psychologique de prix à ne pas dépasser, autour des 100-120 euros. Quand on dépasse les 120 euros le prix doit être justifié : il doit se passer quelque chose de spécial dans l’assiette ou le restaurant en terme d’ambiance et d’animation”, note Bernard Boutboul.
Le Bistrot du Boucher (environ 25 restaurants en France), propose, lui, des menus de réveillon entre 39 euros (sans boisson) et 75 euros (avec vin, champagne, coquilles Saint-Jacques, filet de boeuf?). Cette année, la chaîne “fait un effort sur le prix”, reconnaît Hubert Vilmer, directeur général de l’enseigne.
“Les prix parfois très élevés lors du réveillon freinent les Français. On sort soit en couple soit à plusieurs, ça fait des sacrées sommes pour une soirée”, commente l’expert de la restauration M. Boutboul.
– Expérience culinaire –
Et pour ce rendez-vous annuel qu’est le dîner du réveillon, l’expérience culinaire se doit d’être parfaite, “les Français attendent de la cuisine avec un grand C”, prévient-il.
Qu’elle soit gastronomique, romantique ou dansante, la Saint-Sylvestre au restaurant promet d’être gourmande : foie gras, Saint-Jacques, saumon et pâtisseries trôneront sur les assiettes.
Pour M. Gesbert, “si on fait de la cuisine qui ne sort pas de l’ordinaire, les gens auront plus tendance à rester chez eux”.
Au restaurant parisien d’Hélène Darroze (une étoile au Michelin), les clients dégusteront pour 275 euros langoustines, foie gras et truffe blanche en hors-d’oeuvre. Les plus regardants à la dépense se contenteront de l’espace “Salon”, plus décontracté, avec son menu à 185 euros.
çais Guy Martin (c) dans son restaurant du Grand Véfour à Paris, le 18 décembre 2007 (Photo : Jacques Demarthon) |
Le célèbre chef Guy Martin s’apprête quant à lui à faire le plein mercredi soir dans ses trois établissements à Paris: le Grand Véfour (deux étoiles), où 40 privilégiés débourseront 650 euros, Cristal Room (80 couverts à 270 euros) et l’Atelier (60 couverts à 150 euros).
Au Moulin Rouge, emblème touristique de la capitale, on attend 600 convives (aux deux tiers étrangers) à l’unique dîner-spectacle du 31 décembre, précise “Monsieur Jean-Paul”, responsable de cette soirée de réveillon à 680 euros le couvert – caviar et bouteille de champagne inclus.
Parmi la trentaine de nationalités attablées, il y aura cependant “un peu moins de Russes que les années précédentes”, sans doute à cause de la crise et des sanctions qui affectent leur pays, relève-t-il.
D’autres restaurants ne prévoient eux, ni menu, ni soirée spéciale pour le passage en 2015, comme la chaîne Léon de Bruxelles : “On ne fait rien du tout. En venant chez nous, les gens savent qu’on ne fait pas monter les prix et qu’ils n’auront pas de surprise”, explique avec détachement Laurent Gillard, président du directoire du spécialiste du moules-frites.