Le conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT), réuni le 29 décembre 2014, estime que la détente de la situation politique suite à l’achèvement du processus de transition démocratique avec succès comporte, en soi, des messages rassurants pour les opérateurs et les investisseurs à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, et augure de perspectives positives sur le plan économique.
Dans un communiqué publié mardi 30 décembre, le conseil insiste sur la «nécessité, pour tous, de s’investir pleinement pour exploiter au mieux ce climat favorable afin de stimuler l’activité économique et d’accélérer le rythme des réformes nécessaires à jeter les bases de la croissance économique et de la stabilité financière requises».
Au plan national, le Conseil indique que le taux de croissance économique est resté à un niveau relativement faible au cours du troisième trimestre de l’année 2014, de 2,3% en glissement annuel, soit un taux très proche de celui enregistré au trimestre précédent (2,2%), et ce en rapport surtout avec la contraction de la production des industries non-manufacturières et la baisse du rythme d’activité dans le secteur des services marchands.
Progression des exportations
En examinant les derniers indicateurs sectoriels disponibles, le Conseil a relevé une hausse de l’indice général de la production industrielle au cours des neuf premiers mois de l’année 2014, et que les exportations des principaux secteurs industriels exportateurs ont poursuivi leur progression au cours des onze premiers mois de l’année, ainsi que les importations des matières premières et demi-produits et les biens d’équipements. Ce qui augure d’une amélioration des perspectives de la croissance économique lors de la prochaine période.
Par contre, la BCT note la poursuite du fléchissement des indicateurs d’activité dans le secteur des services au terme du mois de novembre 2014, notamment le tourisme et le transport aérien.
12,5 milliards de dinars de déficit commercial…
Concernant le secteur extérieur, le Conseil a mis l’accent, encore une fois, sur la persistance des tensions provenant de l’élargissement du déficit courant qui s’est élevé à 6,83 milliards de dinars ou l’équivalent de 8,3% du PIB, au cours des onze premiers mois de l’année 2014, contre 7,1% au cours de la même période de l’année précédente.
Cette évolution est imputable, principalement, à l’aggravation du déficit commercial qui a dépassé 12,5 milliards de dinars, sous l’effet de l’accroissement continu des déficits de la balance énergétique et de la balance alimentaire.
… mais des avoirs nets en devises de plus de 13 milliards de dinars
Malgré ces évolutions, l’indicateur relatif aux avoirs nets en devises demeure positif, atteignant le niveau de 13.014 MDT ou l’équivalent de 112 jours d’importation, en date du 29 décembre 2014, contre 107 jours à la même date de l’année dernière, et ce, grâce surtout à la progression soutenue des flux nets d’entrées de capitaux étrangers qui ont dépassé 8,20 milliards de dinars.
Le taux d’inflation s’élève à 5,2%
S’agissant de l’évolution des prix, le Conseil a observé une poursuite de la tendance positive de cet indice pour le quatrième mois consécutif, ce qui a porté le taux d’inflation à 5,2% en glissement annuel, au mois de novembre 2014, contre 5,4% le mois précédent et 5,8% une année auparavant, et ce en relation avec la baisse, relative, du rythme d’évolution des prix des produits alimentaires.
Amélioration du rythme des dépôts bancaires
Pour ce qui est de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a relevé une certaine amélioration du rythme des dépôts, au cours des onze premiers mois de l’année en cours (7,3% contre 6% à la même période de 2013), suite principalement à la hausse des dépôts à vue.
Il en est de même pour les concours à l’économie qui ont connu la même tendance au cours de la même période (7,7% contre 5,9%), en relation notamment avec le redressement des crédits à court et moyen termes.
Sur le plan international, le conseil a passé en revue les dernières évolutions de la conjoncture économique internationale, notant une poursuite de l’atonie de l’économie mondiale qui s’est traduite par un repli des prix mondiaux des produits de base notamment la chute des prix de l’énergie.
Par ailleurs, les indicateurs de l’économie américaine poursuivent leur amélioration, ce qui a eu un impact positif sur l’évolution de la valeur du dollar par rapport aux autres devises, et sur les principales bourses internationales, qui se sont orientées à la hausse.
A la lumière de l’ensemble de ces évolutions, le Conseil a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale.