îne Hippopotamus, appartenant au groupe Flo, à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller) |
[30/12/2014 14:43:17] Paris (AFP) Une semaine après avoir réaménagé ses crédits bancaires, Groupe Flo, en difficulté depuis plusieurs années, a entamé mardi une nouvelle étape de son plan de redressement, en filialisant ses brasseries, et en tentant de rassurer ses actionnaires.
Réunis en assemblée générale extraordinaire, les actionnaires du groupe de restauration, qui possède notamment les enseignes Hippopotamus et Tablapizza, ont approuvé à l’unanimité la réorganisation de l’activité Brasserie.
Celle-ci passera par un transfert des fonds et des baux commerciaux aux sociétés exploitant ces brasseries, pour “créer une branche autonome et complète d’activité”.
“Avoir un seul patron, qui est chez lui, pour chaque brasserie nous est apparu comme une bonne organisation”, a expliqué le nouveau directeur général du groupe, Vincent Lemaitre.
“A terme, toutes les brasseries (le groupe en détient 33, ndlr) seront ainsi filialisées”, a-t-il ajouté.
La direction a toutefois assuré qu’une cession de ces brasseries n’était “absolument pas à l’ordre du jour”.
M. Lemaitre a également tenu à rassurer des actionnaires, qui ont manifesté tantôt leur inquiétude tantôt leur mécontentement, face aux difficultés rencontrées par le groupe. La société a perdu 30% de ses clients ces quatre dernières années et essuyé sur les neufs premiers mois de son exercice 2014 une perte nette de 3,6 millions d’euros.
Le directeur général a notamment souligné que l’accord de réaménagement des crédits, conclu le 23 décembre avec les banques — au prix notamment d’une absence de versement de dividendes en 2015 et 2016 –, allait donner à la société le temps et les moyens de se redresser.
Cela aura pour effet de produire “une charge exceptionnelle sur l’exercice, autour de 1 million d’euros”, mais “témoigne de la confiance des banques” vis-à-vis du nouveau plan stratégique, a expliqué Édouard Chatenoud, représentant de Tikehau Capital, un des actionnaires de référence du groupe.
M. Lemaitre a également réaffirmé les axes de ce plan : “une relance du chiffre d’affaires, un recentrage sur Hippopotamus, Tablapizza et les brasseries, un travail sur les coûts, l’organisation et les structures compliquées du groupe, et une transformation de la culture et du management” davantage axés autour de la relation client.
Les cessions de Bistro Romain — dont celui des Champs Élysées — actées il y a cinq ans, “sont en cours, mais cela prend du temps”, a-t-il expliqué.
“L’objectif n’est pas de brader nos actifs, on a les moyens d’attendre”, a-t-il déclaré.
– 12 à 18 mois pour mettre le plan en oeuvre –
Interrogé sur le sort de la Taverne de Maitre Kanter, M. Lemaitre a indiqué que “cela fait partie des choses qui pourrait être cédées”.
“Il y a aussi des marques qu’on ne pourra pas récupérer, car on ne peut pas tout faire”, a-t-il expliqué.
Selon M. Chatenoud , l’ensemble des cessions pourraient être finalisées “vers le milieu de l’année 2016” et permettraient de récupérer “plusieurs dizaines de millions d’euros”.
Groupe Flo prévoit par ailleurs de développer davantage ses deux enseignes phares, passant d’ici quatre ans à 300 Hippopotamus contre 185 aujourd’hui, et à 50 Tablapizza contre 33 actuellement.
Un vaste plan de rénovation des restaurants et des brasseries, dont le “parc a vieilli” notamment au niveau des cuisines, est également prévu.
Le directeur général a toutefois averti que les effets du plan mettraient du temps à se faire sentir. “Un navire comme Flo, avec ses 309 restaurants et 4.500 collaborateurs, ça se pilote a minima à 18-24 mois. Sur la partie topline (du compte de résultat, ndlr), il n’y aura pas de mouvement avant au mieux le milieu de l’an prochain”.
“Il faut donner à la nouvelle direction un an, un an et demi pour pouvoir mettre son plan en ?uvre”, a renchérit M. Chatenoud.
Dans un premier temps, “il s’agit d’arrêter l’hémorragie” et de faire revenir les clients. Pour cela “il faut savoir investir régulièrement, même si le retour (sur investissement) n’est pas forcément rapide. Mais la restauration est un diesel à cash”, a assuré M. Lemaitre aux actionnaires.
“Groupe Flo est aujourd’hui un groupe qui souffre. Nous clôturons une année difficile pour en commencer une autre qui ne sera pas forcément simple, mais sur laquelle on va, j’en suis persuadé, réussir plein de choses”, a-t-il conclu.