à 10 ans à un nouveau plus bas historique en Allemagne, France, Espagne et Italie (Photo : Philippe Desmazes) |
[30/12/2014 17:39:35] Paris (AFP) Les taux d’emprunt à 10 ans ont atteint de nouveaux plus bas historiques en Allemagne, France, Espagne et Italie mardi sur le marché obligataire, les investisseurs privilégiant ces obligations sur fond d’incertitude politique en Grèce.
Les investisseurs ont eu tendance à se tourner vers les obligations d’Etat de la zone euro, au détriment des actions qui s’affichaient en nette baisse dans l’après-midi.
A 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans de l’Allemagne, qui évolue en sens inverse de la demande, s’est établi à 0,540%, avec un record à 0,535%, contre 0,544% lundi à la clôture sur le marché secondaire où s’échange la dette déjà émise.
Le taux de la France a terminé à 0,822%, qui marque un plus bas (contre 0,831%).
Parmi les pays du sud de la zone euro, le taux de l’Espagne s’est établi à 1,606%, avec un record à 1,586% (contre 1,673%) et celui de l’Italie à 1,883%, avec un plus bas à 1,873% (contre 1,982%).
Ces records interviennent dans un marché où les volumes d’échanges sont très limités en cette période de fêtes de fin d’année, ce qui pouvait accentuer les mouvements.
L’incertitude politique en Grèce, avec la perspective d’élections législatives anticipées fin janvier, n’avait par ailleurs aucune conséquence sur les dettes des pays les plus fragiles de la zone euro, restant cantonnée aux obligations grecques dont les taux se tendaient encore légèrement à 9,591% (contre 9,532%).
Le rendement grec reprenait son souffle après s’être envolé au-dessus de 9% la veille, en raison de l’échec à la présidentielle du candidat du gouvernement, ce qui ouvre la voie à des élections législatives anticipées fin janvier.
Cette perspective entretient l’incertitude pour les investisseurs, puisque le parti anti-austérité Syriza est en tête des sondages, ce qui pourrait compliquer les négociations avec les créanciers du pays, UE et FMI en tête.
“Nous réitérons notre conviction que ni la Grèce, ni les partenaires européens ne peuvent faire l?économie d?une solution négociée”, soulignent les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.
“Ceci est d?autant plus crédible que la nouvelle équipe qui conduira la destinée du pays sera rapidement confrontée à la nécessité de refinancer 5 milliards de dettes environ au premier trimestre 2015, et plus de 20 milliards sur l?ensemble de l?année prochaine”, selon eux.
L’enjeu des législatives est “le maintien du pays dans l’Europe”, a d’ailleurs affirmé le Premier ministre grec conservateur Antonis Samaras alors que l’agence de notation Fitch Ratings a estimé que le risque d’une dégradation de la solvabilité de la Grèce avait augmenté.
“Syriza est en tête dans les sondages mais l’écart avec Nouvelle Démocratie (parti de Samaras, ndlr) s’est réduit durant les dernières semaines”, tempèrent les stratégistes obligataires, chez BNP Paribas.
En tout cas, “les risques de contagion aux autres dettes périphériques semblent très limités”, observent-ils par ailleurs.
Plus généralement, le marché obligataire bénéficie largement depuis des mois des espoirs d’un nouveau geste de soutien de la Banque centrale européenne (BCE) pour lutter contre la déflation et relancer l’économie en zone euro.
Les investisseurs tablent notamment sur la mise en place d’un vaste programme de rachats d’actifs, élargi jusqu’aux dettes souveraines, ce qui explique le succès rencontré par ces titres, dont les rendements s’effondrent.
En dehors de la zone euro, le taux britannique à 10 ans a clôturé à 1,790% contre 1,818% lundi.
Aux États-Unis, le taux à 10 ans baissait à 2,172% contre 2,202% la veille, tout comme celui à 30 ans à 2,746% contre 2,773%. De son côté, le taux à 2 ans descendait à 0,676% contre 0,708%.