Le prix des médicaments au paracétamol baissera de… 1 centime vendredi

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é des marques de paracétamol, dont le Doliprane, baissera de 1 centime à partir du 2 janvier, à 1,94 euro par boîte, avant une nouvelle baisse de 4 centimes programmée au 1er novembre. (Photo : Mychele Daniau)

[31/12/2014 15:56:04] Paris (AFP) Le prix maximal de la quasi-totalité des marques de paracétamol, dont le Doliprane, baissera de 1 centime à partir du 2 janvier, à 1,94 euro par boîte, avant une nouvelle baisse de 4 centimes programmée au 1er novembre.

La baisse n’a rien de spectaculaire, mais elle résulte d’un long bras de fer entre le gouvernement et les laboratoires pharmaceutiques, en particulier le français Sanofi et l’américain Bristol-Myers Squibb (BMS).

Les deux entreprises accaparent l’essentiel d’un marché d’environ 500 millions de boîtes de paracétamol vendues en pharmacie, la première avec son incontournable Doliprane, la seconde avec les marques Efferalgan et Dafalgan.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait ouvert les hostilités fin 2013, en lançant une procédure visant à inscrire la molécule au répertoire des médicaments génériques, qui favoriserait les fabricants de copies au détriment des producteurs originaux.

L’Autorité de la concurrence jugeait même cette mesure “nécessaire”, dans un rapport publié peu après, pointant le coût élevé assumé par la collectivité: en 2012, pour le seul Doliprane, les 190 millions de boîtes délivrées sur prescription ont coûté 276 millions d’euros à l’Assurance maladie.

En réponse, les laboratoires ont évoqué de possibles répercussions pour leurs sites de production de paracétamol en France, à Agen (BMS), Lisieux et Compiègne (Sanofi). Bravache, le président de Sanofi France, Christian Lajoux, envisageait même de demander le déremboursement de son produit, ce qui lui aurait permis d’en fixer librement le prix.

Après un an de négociations tendues, les industriels ont accepté de réduire leurs tarifs en deux temps. Dès vendredi, ils vendront leurs boîtes 0,80 euro pièce au lieu de 0,86 euro (ou 0,82 euro pour les fabricants de médicaments génériques). Ce prix “sortie d’usine” passera à 0,78 euro au 1er novembre

S’y ajoutent 2 centimes de TVA et 30 centimes de marge maximum pour les grossistes, mais aussi 82 centimes forfaitaires pour les pharmaciens au titre de leur “honoraire de dispensation”, qui remplacera à partir du 1er janvier leur actuel système de marge (qui représente jusqu’à 75 centimes par boîte de paracétamol).

Au total, le prix de vente maximal passera de 1,95 euro à 1,94 euro le 2 janvier, puis à 1,90 euro le 1er novembre.

– 40 à 50 millions d’économies pour la Sécu –

Cependant, de nombreuses pharmacies proposent déjà des prix inférieurs, au comptoir ou sur internet, en rognant sur leur propre marge ou en répercutant les remises que leur accordent les laboratoires ou les grossistes.

Cette mesure génèrera plusieurs dizaines de millions d’euros d’économies pour l’Assurance maladie, le paracétamol étant la molécule la plus vendue en officine, en nombre de boîtes comme en chiffre d’affaires.

Selon Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF, majoritaire chez les pharmaciens d’officine), les baisses de prix sur le paracétamol épargneront à la sécurité sociale “40 à 50 millions d’euros” de dépenses en 2015.

Contacté par l’AFP, le ministère des Affaires sociales et de la Santé confirme que les économies prévues représentent “moins de 10%” des 550 millions d’euros attendus l’an prochain.

Les prix de plusieurs centaines d’autres médicaments vont également baisser en 2015, notamment les traitements de l’asthme, de l’hypertension artérielle et des cancers, ainsi que les nouveaux anticoagulants oraux (Naco).

“Tout n’est pas encore publié” au Journal officiel, mais le Comité économique des produits de santé (CEPS) “a engagé des négociations avec tous les laboratoires”, ajoute le ministère.

En avril, la ministre Marisol Touraine avait annoncé son intention de réaliser 3,5 milliards d’euros d’économies en trois ans “en baissant les prix des médicaments et en favorisant les génériques”.