SNCF : réduction d’effectifs et rigueur salariale se profilent en 2015

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és de la SNCF tiennent un point assistance dans une gare parisienne le 19 juin 2014 (Photo : Stéphane de Sakutin)

[05/01/2015 13:28:41] Paris (AFP) La balance emploi sera négative cette année encore à la SNCF: les syndicats redoutent l’annonce cette semaine d’un millier de suppressions de postes en 2015 alors que le groupe affiche parallèlement l’ambition d’améliorer le service aux usagers.

Le projet de budget 2015 de la SNCF sera présenté mercredi au Comité central d’entreprise (CCE), avant d’être soumis jeudi au conseil d’administration.

Initialement prévue mi-décembre, sa présentation avait été reportée faute d’information suffisante donnée aux représentants du personnel.

Il s’agit du premier budget de la SNCF post-réforme ferroviaire, réunie depuis le 1er janvier avec Réseau Ferré de France, le gestionnaire du réseau dont elle était séparée depuis 1997.

Dans l’organisation nouvelle, SNCF Mobilités, l’opérateur ferroviaire, perdra en 2015 plus de postes que n’en gagnera SNCF Réseau, en charge de l’infrastructure. Au final, environ 1.100 postes en effectif moyen à temps plein seraient supprimés, ont affirmé à l’AFP plusieurs sources syndicales.

“Les suppressions de postes en 2015 sont plutôt basses parce qu’il y a 500 créations de postes au Réseau”, assure de son côté le patron de la SNCF Guillaume Pepy.

En 2014, le budget tablait sur 1.400 suppressions (900 en tenant compte des embauches d’emplois d’avenir) pour un effectif d’environ 150.000.

L’objectif est d’arriver “à une meilleure maîtrise de notre masse salariale”, avait prévenu en décembre M. Pepy en promettant de livrer à son conseil d’administration quelques “propositions”.

De sources syndicales, la somme des rémunérations et cotisations augmenterait d’environ 2% en 2015.

Pour l’entreprise publique, contenir la masse salariale est une gageure. Si la compagnie a réduit d’année en année les effectifs en ne remplaçant par tous les départs en retraite, la masse salariale a, elle, continué d’augmenter: +1,3 milliard d’euros entre 2003 et 2013, malgré 25.000 départs sur la même période.

Cette situation s’explique notamment par le gonflement continu du nombre de cheminots âgés, les mieux payés, du fait de la progression automatique des carrières et du recul de leur âge de départ à la retraite.

– Pepy veut ‘bouger les règles’ –

Toucher à l’avancement de carrières, la SNCF “ne peut pas. C’est un tabou. Toutes les organisations sont montées au créneau”, explique à l’AFP Gilbert Garrel, patron de la CGT-Cheminots.

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ésident de la SNCF Guillaume Pepy à la Gare du Nord à Paris le 18 décembre 2014 (Photo : Bertrand Guay)

Le budget 2015 devrait par conséquent acter “une nouvelle dégradation de l’emploi, des fermetures de guichets, de gares et des suppressions de contrôleurs dans les trains”, déplore M. Garrel.

Les coupes à venir chez SNCF Mobilités sont “contradictoires avec les ambitions de la SNCF : comment croire qu’on va améliorer le service avec moins d’agents ?”, abonde Roger Dillenseger (Unsa), pour qui les embauches côté Réseau “ne sont pas à la hauteur”.

Pour la CGT, tant les cheminots que les usagers “paient la réforme non financée du ferroviaire”. Le premier syndicat de la SNCF invite les cheminots à manifester leur désapprobation le 29 janvier à Paris. Mais après la grève, vaine et impopulaire menée en juin avec SUD-Rail, il n’appelle pas cette fois les personnels roulants à débrayer.

SUD-Rail devrait se rallier à cette action mais il est très peu probable que les deux syndicats ayant soutenu la réforme (Unsa et CFDT) fassent de même.

La mise sur le tapis des règles de travail des cheminots (sécurité, repos, etc.) prévue par la réforme pourrait cependant donner aux syndicats l’occasion de serrer les coudes en 2015.

Les discussions sur le sujet doivent démarrer au second semestre, tant au niveau de la branche qu’à la SNCF, et aboutir à un cadre social commun à la SNCF et aux opérateurs privés d’ici à mi-2016. “Pas question de tirer les règles vers le bas”, ont prévenu les syndicats alors que pour Guillaume Pepy, “il faut bouger les règles” tout en assurant “une protection des salariés dans le secteur”.

Pour “rester dans la course” face aux autres modes de transport et préparer la SNCF à l’ouverture totale à la concurrence en 2022, le patron des chemins de fer ne cache pas également vouloir “remettre à plat l’organisation du travail” à la SNCF. Il n’a, pour l’heure, pas dévoilé ses pistes.