Télévision : de l’ultra-haute définition pour tenter de doper les ventes

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électronique grand public international de Las Vegas, dans le Nevada, le 5 janvier 2015 (Photo : Robyn Beck)

[06/01/2015 11:14:25] Las Vegas (Etats-Unis) (AFP) Après plusieurs années de ventes moroses, les grands fabricants de téléviseurs espèrent convaincre les consommateurs de rouvrir leur portefeuille en leur promettant des appareils plus captivants et interactifs, avec des écrans aux images toujours plus réalistes.

La poussée de l’ultra-haute définition (UHD ou 4K, d’une qualité environ 4 fois supérieure à la HD actuelle) semble confirmée sur les nouveaux appareils dévoilés à l’occasion du salon d’électronique grand public International CES, qui ouvre ses portes mardi à Las Vegas.

Le groupe sud-coréen LG Electronics a annoncé lundi à la presse une expansion de sa gamme de téléviseurs 4K, incluant des écrans plats, incurvés pour permettre une vision “panoramique” ou même flexibles allant jusqu’à presque deux mètres de diagonale (77 pouces).

Le Japonais Sony a présenté pour sa part une dizaine de nouveaux modèles, vantés comme si fins que l’image semble “flotter” contre le mur. L’un d’entre eux affiche une épaisseur de seulement 4,9 millimètres.

Les fabricants sont aussi de plus en plus nombreux à proposer des écrans connectés à internet et interactifs: ils peuvent par exemple reconnaître l’utilisateur pour lui faire des recommandations personnalisées.

Beaucoup déclinent sur leurs téléviseurs le système d’exploitation Android de Google, très répandu sur les tablettes et smartphones. Mais le sud-coréen Samsung, qui apporte lui aussi au CES de nouveaux grands écrans ultra HD pour certains incurvés, utilise également son système d’exploitation maison Tizen, affirmant qu’il améliore la fiabilité, la durée de vie et la richesse des couleurs.

– Moins chers, plus de contenus –

Le marché des téléviseurs semble prêt à rebondir grâce à une vague de remplacement des grands écrans plats arrivés dans les salons il y a une décennie, selon l’association américaine de l’électronique grand public (CEA), organisatrice du CES, qui anticipe cette année une hausse de 2% des ventes mondiales à 251 millions d’unités.

Sur ce total, 23,3 millions pourraient être des téléviseurs ultra-haute définition, un marché déjà passé de moins d’un million d’unités en 2013 à 9,3 millions l’an dernier.

Les consommateurs sont encouragés à franchir le pas par une baisse des prix.

“On a vu des téléviseurs 4K ces quelques dernières années, mais (2015) marque certainement l’année où ils deviennent abordables”, indique à l’AFP Ross Rubin, analyste chez Reticle.

C’est aussi le manque de contenus disponibles qui freinait jusqu’ici les ventes.

Or, des studios de Hollywood et des marques d’électronique ont annoncé lundi, en marge du CES, avoir constitué une “UHD Alliance”, qui va notamment “encourager le développement de contenus UHD de haute qualité”, selon leur communiqué.

On y retrouve les studios Walt Disney, Twentieth Century Fox et Warner Bros, les spécialistes du son et de l’image Dolby et Technicolor, des marques comme LG Electronics, Panasonic, Samsung ou Sharp, le site de vidéo en ligne Netflix ou encore le bouquet satellitaire américain DirecTV.

– Après la 4K –

Pour certains, la 4K n’est malgré tout pas encore assez.

LG Electronics mise en parallèle sur la technologie électroluminescente (OLED), où il explique que chaque pixel peut s’éteindre individuellement, permettant d’avoir du “vrai noir” à l’écran et donc un meilleur contraste. Et à côté de ses nouveaux modèles 4K, il va montrer au CES un écran “8K”, encore plus haute définition.

Pour affiner sa qualité d’image, le groupe japonais Sharp ne parle pour sa part plus de pixels, mais de “subpixels”: il a présenté un nouvel appareil dont il affirme que la résolution est supérieure de 167% aux modèles 4K existants.

Le groupe chinois TCL promet pour sa part rien de moins qu’un “saut quantique dans la couleur” avec une technologie baptisée “quantum dot”: elle repose sur des nanocristaux émettant de la lumière, censés offrir des couleurs plus pures et améliorer la qualité des images à un coût moins élevé.

Une surenchère qui laisse certains observateurs sceptiques. “Dans un monde où les gens sont contents de regarder des films sur des téléphones portables, essayer de pousser la télévision vers des niveaux toujours plus élevés de qualité résout un problème que les spectateurs n’ont pas”, nuance ainsi James McQuivey, un analyste de l’institut Forrester.