SNCM : report d’une audience du tribunal de commerce et ultimatum de la CGT

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és de la SNCM à Marseille, le 10 juillet 2014 (Photo : Boris Horvat)

[06/01/2015 14:11:04] Marseille (AFP) La CGT a menacé mardi à Marseille d’occuper les bateaux de la SNCM si la compagnie maritime est “vendue à la découpe”, alors qu’une audience sur la situation financière de l’entreprise en redressement judiciaire, prévue mercredi devant le tribunal de commerce de Marseille, a été reportée de 2 semaines.

La nouvelle date prévue n’a pas été précisée, mais cette audience sur l?avenir de la compagnie placée en redressement judiciaire aura lieu “après le 19 janvier” a expliqué un porte-parole de la compagnie. Soit la date limite prévue pour le dépôt d’éventuelles offres de reprise de la compagnie maritime, a assuré ce porte-parole.

“La presse informée d’un report d’audience mais pas les représentants des personnels au Tribunal. Où est le respect dans ce dossier?”, a réagi sur son compte Twitter Jean-François Simmarano, délégué CGT de la compagnie.

Concomitamment, les représentants CGT de l’ensemble des professions portuaires réunis mardi matin sur le port pour une conférence de presse autour du représentant des Marins CGT de la SNCM, Frédéric Alpozzo, ont menacé “d’actions” à partir du 15 janvier, notamment d’occuper les bateaux “pour 6 mois ou pour un an” si “la compagnie est vendue à la découpe (en scindant par destination)” ou si elle est cédée à “un faux repreneur” intéressé par les seuls navires, a détaillé M. Alpozzo.

Les syndicalistes ont ainsi prévu de se mobiliser “à partir du 15 janvier”, car à cette date les élus locaux et nationaux qui défendent la compagnie doivent rencontrer le président de l’actionnaire majoritaire Transdev, a précisé M. Alpozzo.

Mercredi, le tribunal devait “vérifier (…) si les capacités financières (de la SNCM) sont suffisantes et lui permettent d’assurer le financement de son activité et statuer sur le mérite de la poursuite de la période d’observation ou l’éventuelle conversion en liquidation judiciaire”, selon le jugement qui avait placé la compagnie en redressement judiciaire le 28 novembre.

La compagnie, qui compte environ 2.000 salariés, s’est trouvée en cessation de paiement après que son actionnaire majoritaire Transdev a volontairement provoqué son dépôt de bilan en exigeant le remboursement immédiat de créances que la SNCM n’était pas en mesure d’honorer.

Transdev, mais aussi l?État, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour “empêcher la disparition pure et simple” de la SNCM, car cela permettrait selon eux de trouver un repreneur et d’annuler les condamnations européennes obligeant à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d’euros.

A la mi-décembre, le secrétaire d?État aux Transports, Alain Vidalies, avait annoncé que Bruxelles avait donné son feu vert au transfert “en plusieurs lots” de la délégation de service public –un contrat passé pour assurer la continuité territoriale avec la Corse– dans le cadre de la reprise de la SNCM.

Les syndicats de la compagnie craignent que ce qu’ils qualifient de “vente à la découpe de la compagnie” signe le démantèlement de la compagnie maritime. “La disparition de la compagnie entrainerait dans son sillage de nombreux emplois induits”, a ajouté le représentant de la CGT marins.

“On a ainsi découvert que le tribunal de commerce n’était pas indépendant”, a fustigé M. Alpozzo, reprochant aux administrateurs judiciaires de faire le jeu de la direction et des actionnaires en privilégiant la liquidation à brève échéance.