Obama vante l’embellie de l’économie à travers les Etats-Unis

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économie américaine a connu une hausse de 5% du PIB en rythme annualisé au troisième trimestre 2014, et le chômage est désormais sous la barre des 6% (Photo : Paul J. Richards)

[07/01/2015 07:21:54] Washington (AFP) L’économie américaine va mieux et Barack Obama veut que cela se sache: il sillonne les Etats-Unis pour mettre en avant ces bons chiffres, en espérant que l’évolution de sa courbe de popularité se rapproche un peu de celle, plus flatteuse, de l’emploi.

L’année 2015 s’annonce difficile sur le front politique pour le président américain: le 114e Congrès de l’histoire, qui a pris ses fonctions mardi, est désormais fermement contrôlé par ses adversaires républicains.

Les yeux rivés vers l’élection présidentielle de 2016, ces derniers ont promis d’être combatifs sur des sujets érigés en priorités tels que l’énergie ou l’assurance maladie.

Sur le front économique, en revanche, M. Obama aura la partie plus facile et le sait: “Prenez l’indicateur que vous voulez, le renouveau de l’Amérique est réel”, lançait-il fin décembre lors de son ultime conférence de presse de l’année avant de s’envoler pour des vacances en Hawaii.

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ésident Barack Obama, le 6 janvier 2014, dans le bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington (Photo : Saul Loeb)

Les chiffres sont là. Au moment où le Japon est en récession et où la zone euro se débat avec une croissance poussive, la première économie mondiale affiche une santé insolente: hausse de 5% du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre en rythme annualisé, un bond jamais enregistré depuis onze ans. Le chômage est désormais sous la barre des 6%, le moral des ménages est à son plus haut niveau depuis près de sept ans.

Dans ce contexte, M. Obama entame mercredi une série de déplacements conçus comme une montée en puissance vers le 20 janvier, date de son discours sur l’Etat de l’Union, moment important de la vie politique américaine au cours duquel le président décline ses priorités pour l’année à venir devant les élus du pays.

Mercredi, il se rendra dans une usine Ford à Wayne, dans le Michigan (nord), pour un discours centré sur la “renaissance” du secteur automobile et de l’industrie manufacturière. Jeudi, il s’exprimera depuis un lycée à Phoenix, en Arizona (ouest), où il annoncera de nouvelles mesures pour aider un plus grand nombre “à atteindre le rêve américain de posséder une maison”. Vendredi, il s’exprimera dans une université à Knoxville, dans le Tennessee (sud) sur l’éducation et la formation professionnelle.

– Sourd au message des électeurs ? –

M. Obama entend s’appuyer sur un léger rebond de sa cote de popularité, lié semble-t-il à l’amélioration des chiffres de l’emploi mais aussi aux annonces sur l’immigration ou sur le rapprochement avec Cuba après un demi-siècle d’isolement du régime communiste.

Longtemps autour de la barre des 40%, elle est repartie à la hausse récemment. Selon le dernier sondage Gallup, 48% des Américains approuvent son travail, un chiffre qu’il n’avait pas connu depuis l’été 2013.

Depuis quelques mois, la Maison Blanche met inlassablement en avant les décisions prises par Barack Obama à son arrivée au pouvoir, il y a six ans, quand l’économie mondiale était dans la tourmente.

“Il a dû prendre des décisions difficiles d’un point de vue politique pour secourir l’économie américaine”, explique son porte-parole Josh Earnest. “Le résultat est que non seulement nous avons évité une deuxième grande dépression, mais nous avons aussi préparé le terrain pour une reprise plus forte qui suscite l’envie du monde entier”.

Cette stratégie de communication de l’exécutif américain renvoie à une question ancienne: quelle est l’influence réelle de l’occupant de la Maison Blanche sur l’état de santé de l’économie américaine?

“La réponse classique chez les économistes, en tout cas quand ils ne font pas de politique, est: pas énorme”, souligne le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, tout en suggérant qu’elle pourrait être légèrement différente dans le cas présent.

“Le président est-il responsable de l’accélération de la reprise ? Non”, tranche-t-il dans une chronique publiée dans le New York Times. “Pouvons-nous cependant dire que nous sommes dans une meilleure position que si la Maison Blanche avait été occupée par l’autre parti ? Oui”, ajoute-t-il, citant en particulier l’impact du plan de relance.

Pour l’heure, les républicains accusent le président de rester sourd au message des électeurs qui ont infligé un cinglant revers aux démocrates lors des élections législatives de novembre.