L’adoption par la Tunisie d’une politique de redressement économique serait la clé d’une révision, en 2015, de la perspective de la notation “BB-“, attribuée à la Tunisie par Fitch Ratings, de négative à stable. C’est ce qu’a fait savoir l’agence de notation financière internationale. Elle a annoncé, dans un communiqué publié mardi, que la date de révision de la note souveraine du pays est prévue pour le 27 mars prochain. Elle prévoit une amélioration des déficits jumeaux de la Tunisie, tout en considérant que leur réduction de façon durable prendra du temps.
La perspective de la formation d’un nouveau gouvernement, dans les prochaines semaines, aura un effet positif sur la note souveraine du pays, a jugé Fitch Ratings. A rappeler au passage que l’agence avait abaissé la note tunisienne en 2013 de “BB+” à “BB-“, “en raison de l’intensification de la violence sociale et de l’instabilité politique”.
Appel à la consolidation budgétaire
Elle estime que “le prochain gouvernement va poursuivre la politique de consolidation budgétaire, engagée par le gouvernement provisoire dans le budget 2015 (les prévisions de Fitch Ratings tablent sur une réduction du déficit de 5,6% du PIB en 2014 à 4,9% en 2015).
Les autorités ont récemment annoncé, a-t-elle rappelé, leur intention de lancer un emprunt obligataire, le premier depuis la révolution, d’ici fin janvier 2015 pour financer les besoins budgétaires.
“Les progrès enregistrés dans la transition politique renforceront la confiance des opérateurs économiques, ce qui pourrait booster la croissance. L’assainissement budgétaire va ralentir la croissance, mais la baisse des prix du pétrole, avec des subventions énergétiques moindres, donneront davantage de marge de manoeuvre à la Tunisie”.
Sur la bonne voie…
L’agence de notation a souligné que le processus électoral s’est déroulé sans heurts malgré les risques sécuritaires. Les résultats électoraux ont augmenté la probabilité de la formation d’un gouvernement cohérent et stable. “La Tunisie est donc sur la bonne voie pour être le premier pays du printemps arabe à compléter une transition à la démocratie, après les élections législatives d’Octobre 2014, dont le parti Nidaa Tounes est sorti vainqueur et la victoire de Béji Caïd Essebsi aux élections présidentielles, au mois de décembre”.
… mais des tensions sociales sous-jacentes
Néanmoins, “la politique reste fragmentée et les tensions sociales élevées et aucun parti n’a gagné une majorité parlementaire absolue. La coalition qui permettre de former le prochain gouverement reste incertaine. Nous pensons que la transition politique finira par réussir et qu’un nouveau gouvernement prendra le pouvoir au début de 2015”, a t-elle avancé.
L’agence a toutefois relevé que les tensions politiques ont pris le pas sur l’élaboration des politiques. Le gouvernement provisoire a progressé avec quelques réformes (par exemple, une nouvelle augmentation des prix subventionnés sélectionnés et l’amélioration de la gestion des impôts). Mais la restructuration du secteur bancaire et de l’environnement des affaires doit encore être finalisée et mise en oeuvre.