Tunisie – Finances 2015 : Il y aura une LFC avant fin mars

Par : TAP

La Loi de finances complémentaire (LFC) pour l’année 2015 sera prête avant fin mars 2015, a annoncé à l’Agence TAP, Slim Chaker, président de la Commission économique et sociale du parti Nidaa Tounes.

Participant, vendredi 9 janvier à Tunis, au forum organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), sur le thème «La Loi de finances 2015: analyse et mesures d’ajustements nécessaires», M. Chaker a expliqué que la loi de finances est un outil entre les mains du gouvernement pour appliquer un programme économique et social bien déterminé.

«Pour notre cas en Tunisie, une fois que le nouveau gouvernement prendra ses fonctions, il mettra en place un plan d’action d’urgence de 100 jours, dont l’application n’est possible qu’à travers une concordance avec la loi de finances actuelle. D’où l’impératif d’opter pour une loi de finances complémentaire afin de mettre en place les outils nécessaires pour la mise en exécution du plan d’urgence», a-t-il dit.

Dans le même contexte, Slim Besbes, président de la Commission spéciale chargée des finances à l’ARP (Assemblée des représentants du peuple), a souligné la nécessité d’opter pour une LFC, expliquant que «la nouvelle équipe gouvernementale, qui aura un mandat de 5 ans, a tout le droit de présenter son propre projet économique et social, lequel ne pourrait être concrétisé que dans le cadre d’une la loi de finances complémentaire».

Il est question, aussi, d’après lui, d’ajuster les indicateurs sur lesquels est basée la Loi de finances 2015, dont le coût du baril de pétrole fixé à 95 dollars alors qu’il est aujourd’hui inférieur à 50 dollars, et aussi le taux de change de dinar vis-à-vis des autres devises, et surtout par rapport au dollar, qui a pris une tendance haussière.

L’expert-comptable, Fayçal Derbel, a, lui aussi, souligné l’impératif de concevoir une loi de finances complémentaire qui s’adapte aux objectifs fixés par les partis politiques.

Citant à titre d’exemple le taux de croissance, il a noté que la loi de finances pour 2015 prévoit une croissance de l’ordre de 3%, alors que les partis qui sont aujourd’hui au pouvoir tablent sur des taux beaucoup plus élevés.

Par ailleurs, il a estimé que cette loi est très classique au niveau de ses dispositions budgétaires et qu’elle cadre avec les précédentes lois de finances, au niveau des composantes et de proportions de ressources propres par rapport à l’ensemble de ressources.

«Cette loi est dépourvue d’éléments exceptionnels, mis à part une belle maîtrise des dépenses de compensation et des rémunérations publiques», a affirmé l’expert-comptable.

M. Derbel a estimé qu’au niveau de la composante fiscale, la loi de finances se caractérise par une faiblesse, dans la mesure où il n’y a pas de véritables mesures, mais plutôt de simples dispositions, juste pour faciliter le remboursement de crédits, de la TVA et des crédits d’impôts pour certaines entreprises, ajuster les taux de retenue à la source avec le taux d’imposition pour d’autres entreprises, renforcer le droit de contribuable en fixant des délais pour l’administration?

«Ce sont des mesures intéressantes mais cela ne représente pas, véritablement, une loi de finances révolutionnaire», a-t-il dit.