éroport de Larnaca à Chypre, 25 avril 2013 (Photo : Yiannis Kourtoglou) |
[12/01/2015 15:32:46] Nicosie (AFP) Quelque 300 employés de Cyprus Airways ont manifesté lundi contre la fermeture de la compagnie nationale à Nicosie où quelques échauffourées avec la police ont fait trois blessés légers, selon une journaliste de l’AFP sur place.
Sommé vendredi par la Commission européenne de récupérer 65 millions d’euros d’aides publiques versées indûment selon elle à la compagnie aérienne, le gouvernement a annoncé peu après “la fin immédiate du programme de vols de Cyprus Airways”. Détenue à 93% par l’Etat, la compagnie comptait 560 employés.
Durant la manifestation, des protestataires ont tenté d’entrer dans le ministère des Finances en tentant de forcer le barrage de policiers.
“Je suis Cyprus Airways”, affirmait en français une affichette écrite à la main, en référence au slogan “Je suis Charlie” repris pour dénoncer la tuerie à l’hebdomadaire Charlie Hebdo. Juste à côté étaient suspendus une cravate et un galon d’épaule aux couleurs de la compagnie défunte.
“J’ai passé 23 ans dans cette compagnie. C’était toute ma vie, c’était ma deuxième maison. Je ne peux décrire ce que je ressens”, lance Marios Christodoulou, les larmes aux yeux.
Venu pour exprimer “sa colère” contre le gouvernement et la direction de l’entreprise, qu’il a accusés de mauvaise gestion, il a estimé n’avoir “plus d’avenir à Chypre” et même ailleurs dans l’aérien. “Qui va embaucher un personnel navigant de 43 ans?”, s’est-il interrogé, en s’inquiétant pour l’avenir de ses trois enfants âgés de 4 ans à 18 ans.
En larmes également, Maria, employée dans l’agence de billets de la compagnie, s’est dite “triste et en colère”. “J’ai 50 ans, où vais-je aller après?”
“Le conseil d’administration, la direction de l’entreprise étaient des amateurs, ils ne connaissaient rien à l’aviation”, a dénoncé de son côté un capitaine, Andreas Christodoulou, en les accusant d’avoir maintenu des “liaisons non rentables” et un nombre trop important de personnel pour des “raisons politiques”.