çais Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, le 17 october 2014 à Riga, en Lettonie (Photo : Ilmars Znotins) |
[13/01/2015 09:11:48] Berlin (AFP) Il n’y a pas parmi les gouverneurs de la BCE “un camp dressé contre un autre” sur l’opportunité de lancer un programme de rachat de dette publique, et la discussion est “très avancée”, selon deux banquiers centraux français mardi.
“La discussion est très avancée”, a déclaré Benoît Coeuré, membre du directoire de l’institution, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt. “Nous avons discuté la semaine dernière de beaucoup de détails techniques, et nous sommes tout à fait en mesure de prendre une décision le 22 janvier”, selon lui.
Il faisait référence aux préparatifs du conseil des gouverneurs – instance de décision qui regroupe les six directeurs de la BCE et les 19 gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro – pour enclencher un possible programme de rachats massifs de dette publique. La prochaine réunion de politique monétaire du conseil aura lieu le 22 janvier.
Le passage à une telle politique dite d'”assouplissement quantitatif” semble inéluctable pour soutenir la dynamique des prix et l’économie chancelante du bloc monétaire, mais soulève de grosses réserves parmi certains banquiers centraux.
Pour autant “ce n’est pas comme s’il y avait un camp dressé contre un autre, c’est beaucoup plus complexe que cela”, a déclaré dans un entretien au quotidien Handelsblatt le président de la Banque de France Christian Noyer. “Et beaucoup d’entre nous ont changé d’avis au fil du temps en pondérant la question d’un assouplissement supplémentaire comme seul moyen d’assurer la stabilité des prix”, ajoute-t-il.
Le président de la BCE Mario Draghi avait indiqué qu’il n’avait pas besoin de l’unanimité au sein du conseil pour lancer un “QE”, de l’acronyme anglo-saxon utilisé pour désigner un tel programme de soutien.
Mais se contenter d’une courte majorité “ne serait pas bien avisé”, selon M. Coeuré. “Plus il y a de membres du conseil qui l’approuvent, plus je suis sûr que nous avons bien pesé les arguments pour et contre un programme d’obligations et que nous avons minimisé les risques”, poursuit-il.