Allemagne : équilibre budgétaire de l’Etat pour la 1ère fois depuis 1969

c46959c9c03a515ae6d3fcd0e0bb654d43da94af.jpg
à Luxembourg (Photo : Emmanuel Dunand)

[13/01/2015 12:53:40] Berlin (AFP) L’Etat fédéral allemand a terminé l’année avec des comptes publics à l’équilibre, pour la première fois depuis 1969 et un an avant l’échéance que s’était fixée le gouvernement d’Angela Merkel, a annoncé mardi le ministère allemand des Finances.

Le projet de budget fédéral prévoyait un petit déficit de 6,5 milliards d’euros l’an dernier. Mais à la faveur de rentrées fiscales de 2,6 milliards plus importantes que prévu, de 2,9 milliards de recettes administratives supplémentaires et d’un milliard d’euros de charge d’intérêt en moins, conséquence directe des taux en baisse de ses obligations, Berlin a réussi à terminer l’année sans contracter de nouvelles dettes.

Le gouvernement devance ainsi d’un an l’objectif du “zéro pile” cher au ministre des Finances Wolfgang Schäuble.

M. Schäuble avait promis le “zéro pile” pour 2015, et veut que l’équilibre devienne la norme pour le budget allemand. Très populaire auprès de l’électorat allemand, l’orthodoxie budgétaire était une promesse de campagne des conservateurs de Mme Merkel et de son grand argentier aux législatives de 2013. Ils y voient un devoir envers les générations futures, dans un pays vieillissant.

Mais l’obsession du “zéro pile” est critiquée par l’opposition et certains économistes comme un dogme qui n’a pas de sens économiquement et bride l’Allemagne dans sa croissance et ses investissements.

Les comptes publics de l’Allemagne (Etat fédéral, Etats régionaux, communes et caisses de sécurité sociale) sont pour leur part déjà à l’équilibre depuis 2012 et devraient y être restés l’an dernier. Le chiffre pour 2014 est attendu jeudi. C’est celui qui compte au regard des exigences européennes.

Le pays est cependant toujours endetté au-delà du plafond de 60% du Produit intérieur brut (PIB) fixé par les règles de l’UE. A fin 2013 la dette, de 2.150 milliards d’euros, représentait 78% du PIB, un taux que M. Schäuble veut ramener à moins de 60% d’ici 2024.